Le chant de Noël « Dans la nuit sombre », composé par un moine de la laure de Sviatogorsk et interprété par un autre moine et le chœur monastique a été supprimé de la chaîne YouTube du monastère. Il avait été vu près de 3 millions de fois.
La raison est la plainte d’une femme de Lvov pour viol de droit d’auteur. Selon elle les moines lui ont volé son chant, intitulé « Berceuse de Vierge Marie », dont l’enregistrement se trouve aussi sur YouTube. Une vidéo publiée en 2019 et qui avait été vue 750 fois avant sa plainte.
Sans s’étendre sur la pitoyable prestation « musicale » de cette femme, il est inutile d’être musicologue pour constater qu’il n’y a aucun rapport entre les deux chants.
Que YouTube ait aussitôt supprimé « Dans la nuit sombre » de la chaîne des moines de Sviatogorsk est donc une infamie, dans la ligne des vexations qu’il faut faire subir à l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Car il s’agit bien de cela. En effet, la notoriété de ce chant est telle qu’on trouve plus de 150 autres interprétations (peut-être plus de 200, j’ai fini par abandonner) sur YouTube. Et même, heureusement, celle des moines de Sviatogorsk, reprise par une autre chaîne (non pas la vidéo en direct, mais d'après l'enregistrement, avec des photos du monastère sous la neige)…
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Quelques dizaines de personnes ont manifesté ce matin devant l’ambassade d’Ukraine de la capitale moldave Chisinau en soutien au métropolite Longin, qui devait passer de nouveau devant le tribunal de Hertsa pour « incitation à la discorde interreligieuse », alors qu’il est titulaire de cinq décorations nationales, notamment pour son dévouement auprès des orphelins et des jeunes handicapés dans son monastère de Bantchen. (Les Moldaves sont des Roumains et le monastère de Bantchen se trouve dans la Bucovine, la région « roumaine » d’Ukraine, Hertsa se situant à la frontière même de la Roumanie.)
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L’audience du procès du métropolite Longin a été de nouveau reportée, une fois encore en raison de l’absence des « victimes ». « Nous ne savons pas si ces personnes existent ou non, dit son avocat. Elles ne se présentent pas, et chaque fois avant une audience du tribunal, elles ou quelqu'un en leur nom viennent au tribunal et déposent une déclaration dans laquelle elles demandent que l’audience se tienne sans leur participation. De ce fait, le tribunal ne leur inflige pas d'amende et n'applique aucune mesure coercitive à leur encontre. Nous espérons que les "victimes" auront encore le courage de se présenter à l'audience. Si elles estiment que leurs droits religieux ont été violés, elles sont obligées de se présenter au tribunal. »
La prochaine audience est fixée au 21 décembre, mais il est peu probable qu’elle ait lieu, selon l’avocat : « il sera sous traitement médical et les médecins ne l'autoriseront probablement pas à participer à l’audience ». Le métropolite lui-même a précisé : « J'ai fourni aujourd'hui tous les documents attestant que j'ai subi trois opérations il y a trois ans en raison d'une tumeur maligne. Je dois suivre une chimiothérapie. Je n'ai pas pu suivre le traitement pendant toute une année parce qu'on me l'a refusé. Et j'ai refusé jusqu'au mois de mars les tribunaux car je suis obligé de prendre soin de ma santé. »
De nombreux fidèles se trouvaient à la sortie du tribunal, demandant l’arrêt du procès et scandant « Non coupable » et « Honte ».
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Le journaliste américain né en France de parents roumains Flavius Mihaies, membre du National Press Club de Washington et créateur de Data Journalism DC, se trouvait à l’audience. Il a déclaré : « J'ai vu de mes propres yeux que votre peuple et votre Église traversent actuellement une période très difficile. Et je veux vraiment vous soutenir. Je ne sais pas ce qui se passe en Ukraine en général, mais j'ai vu de mes propres yeux la persécution dont sont victimes les croyants de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. » Il a précisé que ses parents sont des Roumains qui, dans les années 80, ont été contraints d'émigrer en raison de la persécution de la foi par les communistes. En venant en Ukraine, Flavius Mihaies s'est rendu compte des conditions dans lesquelles ses parents vivaient et priaient. « Quand je suis venu ici pour la première fois, j'ai vu une église fermée qui avait été volée aux croyants de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Et au lieu de prier dans leurs églises, les paroissiens sont obligés de prier dans de petites maisons insalubres. Il s'agit de bâtiments très primitifs. Mais malgré le fait qu'il n'y avait pas de confort, qu'il faisait très froid, on ne sentait pas du tout le gel à cause de l'amour qu'on y ressentait. J'ai alors réalisé que c'était à cela que ressemblait la foi de mes parents, que c'était cela la vraie foi et la vraie prière. Et je veux vous dire que je reste auprès de vous. »
Commentaires
Malheureusement l'état roumain et l'état moldave (présidente Sandu) sont tellement inféodés aux EU-UE-OTAN qu'ils ne vont pas prendre la défense des minorités orthodoxes roumanophones actuellement en Ukraine et qui ne veulent pas se plier aux diktats de l'église kiévienne.