Le 29 octobre, dans le village de Berrejonka (région de Tchernivtsi), les autorités ont organisé un vote de « transfert » de la paroisse (où fut prêtre le père de l’actuel primat, le métropolite Onuphre). Transfert au profit de l’Eglise du pouvoir, représentée par son « président de district » (sic), Solomko Vasyl Dmytrievytch (à gauche sur la photo), qui avait déjà dirigé la prise de la cathédrale Saint-Michel de Berejnitsa en 2019.
Non seulement la réunion s’est tenue en l’absence de tout paroissien, mais le SBU, la police et l’armée avaient érigé des barrages filtrants sur les routes afin que personne ne puisse interférer avec « l'expression correcte de la volonté populaire ».
Ces précautions étaient dues au fait que qu’en 2019 la tentative de prise de l’église avait échoué, en raison de la détermination des paroissiens.
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Le chef de l’Eglise du pouvoir, Doumenko, ne cesse de clamer que tous les Ukrainiens orthodoxes, qu’ils le veuillent ou non, feront partie de son Eglise orthodoxe d’Ukraine. L'archiprêtre Vasyl Balan, recteur de l'église de la Nativité de la Mère de Dieu dans le village de Mourovanye Kourylivtsy, dans la région de Vinnytsia, a commenté lors d’une homélie :
« Il s'agit là d'une dictature. Cela me rappelle l’histoire de nos grands-parents : à l'arrivée du régime soviétique, les riches étaient considérés comme des koulaks, des ennemis du peuple, tous leurs biens leur ont été enlevés et ils ont été transférés de force dans des fermes collectives. Les autorités soviétiques disaient elles aussi : "Que vous le vouliez ou non, vous ferez partie du kolkhoze". »
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Le conseil de la communauté territoriale de Krassilov (région de Khmelnytskyï) fait savoir que les paroisses de cinq villages (Manevtsy, Lagodintsy, Pilipy, Pecheski et Hrytsiki) ont été « transférées » à l’Eglise du pouvoir par une décision prise par contumace... Le diocèse répond que ces paroisses ont confirmé leur loyauté à l’Eglise orthodoxe ukrainienne et qu’elles informeront l'administration militaire régionale de Khmelnytskyï, qui s'occupe de l'enregistrement des organisations religieuses dans la région, de la situation. Il assure qu'il utilisera « toutes les possibilités légales des procédures judiciaires nationales et du droit international » pour protéger les droits des croyants.