Dans le plus ancien graduel noté que nous avons, celui dit des séquences de Nokter (codex 121(1151) d’Einsiedeln, v. 960-970), cet offertoire est indiqué pour la fête des saints Simon et Jude. Mais il… n’est pas noté. On n’en a que les premiers mots. Parce qu’il était chanté aussi en la fête de saint Paul, et c’est là qu’il est noté.
Il sera ensuite chanté lors d’autres fêtes d’apôtres, et dans le « commun des apôtres » là où il y en a un. La mélodie est similaire à celle de l’offertoire du troisième dimanche après l’Epiphanie Dextera Domini. Le fait que les manuscrits contenant cet offertoire soient plus tardifs ne permet pas de trancher la question de l’antériorité, d’autant que l’adéquation du texte et de la musique est remarquable… Ce qui n’est pas non plus un argument décisif.
In omnem terram exívit sonus eórum : et in fines orbis terræ verba eórum.
Leur son est sorti dans toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde.
Commentaires
Merveilleux. Je proposerais une traduction plus claire et dynamique du début : "Leur réputation s'en est allée vers la terre entière"
Les tristrophae de "omnem" montrent clairement un problème de restitution : bien qu'écrite sur un Sol d'après la clef, ces figures sont toujours au-dessus du demi-ton, donc le Fa (bien qu'absent dans la pièce) est dièse.
Au demeurant c'est cohérent avec les deux cordes modales, l'une sur un La de type A (ton au-dessus et au-dessous), et l'autre sur le Do de type C (demi-ton inférieur), c'est bien le mode de Ré - deuxième mode, correctement indiqué en début de pièce.
La notation en clef d'Ut est donc fausse et injustifiée ici, c'est en réalité une clef de Fa. C'est ce qui se fait normalement. Pourquoi cette clef d'Ut?!?