Hier, Zelensky se vantait dans son discours vespéral quotidien qu’une arme de fabrication ukrainienne a réussi à atteindre une cible à une distance de 700 km. Allusion plus que transparente à l’attaque de drones, la veille, sur l’aéroport de Pskov, qui se trouve en effet à 700 km de la frontière ukrainienne. Assurément les Russes ne s’y attendaient pas : deux avions gros porteurs Iliouchine ont été détruits, deux autres endommagés, alors que la plupart des drones ukrainiens sont abattus avant d’atteindre leurs cibles.
Mais ce matin le directeur du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, écrit que « les drones utilisés pour attaquer la base aérienne de Kresty à Pskov ont été lancés depuis l'intérieur de la Russie ».
Les gazettes rapportent le scoop de Boudanov sans plus faire la moindre allusion à ce qu’affirmait Zelensky hier soir. Les deux revendications sont pourtant clairement incompatibles.
Lequel dit vrai ?
Sans doute aucun des deux, comme c’est généralement le cas avec la propagande ukrainienne.
Les drones venaient probablement d’Estonie : la frontière est à peine à 50 km. (Ou éventuellement de Finlande, à 300 km.)
Les autorités russes sont d’une discrétion de violette. Elles ont seulement dit qu’elles recherchaient le parcours des drones. S’ils venaient d’Estonie, ce serait un acte de guerre de l’OTAN. Les Russes ne lanceront pas d’accusation sans preuve. Mais s’ils ont la preuve, ce sera une nouvelle escalade de la guerre. Provoquée une fois de plus par l’OTAN.
Addendum
Les Russes ont déterminé que les engins étaient des drones de construction australienne, des SIPAK, dont la structure est en papier et caoutchouc imprégné de cire, ce qui les rend quasi invisibles par les radars. La portée de ces drones est de 100 km.