Le 2 août, dans le village d'Irkliyev, région de Tcherkassy, suite à un faux vote de « transfert », des pilleurs de l’Eglise du pouvoir ont tenté de s'emparer de l'église de la Sainte-Trinité, rapporte le service de presse du diocèse. « Armé de blasphèmes, un groupe de personnes hostiles, se faisant passer pour la communauté paroissiale, a tenté de s'emparer de l'église, entrant dans un conflit violent avec les prêtres et les vrais paroissiens. Lorsque les mots grossiers ont été épuisés, la force physique brute a été utilisée. Mais grâce au courage et à la cohésion de la communauté paroissiale, la saisie a été arrêtée. »
*
Le 4 août, l'archevêque Victor de Khmelnytskyï a consacré une nouvelle église en l'honneur de Marie-Madeleine dans le village de Maïdan-Alexandrovsky, dans la région de Khmelnytskyï.
*
Le 6 août, dans le village de Raikivtsy, dans la région de Khmelnytskyï, l'archevêque Victor de Khmelnytskyï a consacré une nouvelle église en l'honneur de l'icône de la Mère de Dieu "Regarde l'humilité". Les paroissiens ont construit cette église parce que celle qu’ils avaient avait été « transférée » à l’Eglise du pouvoir dès 2019.
*
Le métropolite Paul, abbé de la Laure des Grottes de Kiev, a été libéré sous caution le 7 août. Rappelons que le montant de la caution était astronomique, sans aucun rapport avec ce qui est demandé aux pires criminels : 33 millions de hryvnias (812.200 euros). « Les dons ont été collectés à la Laure de Kiev et dans presque toutes les églises de l’Église orthodoxe ukrainienne. Sans exagération, nous pouvons dire que des millions de fidèles ont participé à la collecte de fonds », a déclaré l’avocat de l’abbé, et ce « malgré les obstacles créés artificiellement par les banques ». En effet, des banques ont refusé d'effectuer des virements, ont bloqué les fonds et les ont renvoyés sur les comptes des donateurs.
*
Le 7 août, le tribunal d’instance de Vinnytsia a condamné le métropolite Jonathan de Toultchine et Bratslav, 75 ans, à 5 ans d’emprisonnement avec confiscation des biens, au titre de l’article 436-2 du code pénal ukrainien (justification, reconnaissance de la légitimité, négation de l’agression armée de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, glorification de ses participants). Selon le site du diocèse, il « s’agit d’une accusation fabriquée par les enquêteurs du SBU ». Le procureur avait mentionné que le « repentir sincère pour tous les articles de l’accusation » pouvait réduire la peine d’emprisonnement à un an. Mais l’évêque a plaidé non-coupable et a interjeté appel.
Le primat de l'Église orthodoxe russe, le patriarche Cyrille, a déclaré que l’évêque de l’Eglise orthodoxe ukrainienne a été condamné pour avoir appelé à l'unité spirituelle de la Sainte Russie, prié pour la paix et condamné l'injustice du schisme. Il a souligné qu'il connaissait personnellement le métropolite Jonathan « depuis ses années d'études et de travail à l'Académie de théologie de Leningrad », et « qu'à la fin des années 1980, les agences de sécurité de l'État athée avaient tenté en vain de l'intimider ». Le chef de l'Église orthodoxe russe a qualifié les accusations portées contre l'évêque de Tulchinsky d'« absolument nulles et non avenues ».
Le patriarche Cyrille « appelle une fois de plus la communauté internationale, les dirigeants religieux et politiques, les organisations de défense des droits de l'homme à prêter attention à la politique délibérée des autorités ukrainiennes visant à détruire l'Église orthodoxe ukrainienne, à poursuivre la persécution impunie de ses hiérarques et de ses clercs, de ses moines et de ses laïcs ».
*
Le maire de Tcherkassy, Anatoly Bondarenko, a déclaré dans un message vidéo publié le 8 août sur Facebook qu'il allait mener une campagne visant à détruire l'Église orthodoxe ukrainienne dans la ville.
« Ils s'efforcent de conserver leurs soi-disant paroisses. Nous allons nettoyer la ville de l'impureté moscovite jusqu'au dernier. Vous savez que je me suis tenu à l'écart de cette question. Mais à partir d'aujourd'hui, je prends sur moi l'obligation de mener ce combat contre vous - contre les agents de Moscou, qui se sont installés ici et, se couvrant de soutanes, collectent de l'argent auprès de nos citoyens. » Il a indiqué qu'il disposait de documents selon lesquels « la moitié des églises sont construites illégalement ». « Préparez-vous, il n'y aura plus de popes moscovites à Tcherkassy, à Tcherkassy on priera en langue ukrainienne. »
Certains ont ressorti les photos de Bondarenko accueillant en août 2021 le métropolite de Kiev sous la bannière « L’orthodoxe Tcherkassy accueille son métropolite Théodose », ou recevant une décoration du même métropolite, et d’autres encore montrant l’étroite collaboration de Bondarenko avec les « popes moscovites » quand cela lui était utile…
*
La nouvelle suivante -ne concerne pas l’Ukraine mais entre dans le cadre des persécutions : un groupe de députés lituaniens a déposé un projet de loi autorisant la radiation ou la liquidation d'organisations religieuses pour des raisons de sécurité nationale. En clair, l’interdiction de l’Eglise orthodoxe lituanienne sur le territoire lituanien.
*
Le 8 août, le métropolite de Soumy a consacré un oratoire sur une place de la ville.
*
Le métropolite Luc de Zaporijié a été convoqué pour être interrogé par la police. Il a indiqué que l'affaire avait été ouverte sur la base des conclusions d’une expertise linguistique de ses déclarations. « On m'a montré la conclusion d'un expert en philologie... Cette personne a peut-être des connaissances en philologie, mais elle n'a absolument aucune connaissance de la théologie, des canons de l'Église, de l'ecclésiologie et de la vie de l'Église. Par exemple, on m'accuse d'avoir utilisé l'expression "blasphème contre le Saint-Esprit"… »
L'enquêteur lui a posé des questions sur son attitude à l'égard du Tomos reçu du Patriarcat de Constantinople par l’Eglise du pouvoir, ainsi qu'à l'égard du chef de celle-ci Epiphane Doumenko. « Comment puis-je me référer au Tomos, s'il n'a été reconnu que par quatre Églises sur 16 ? Que dois-je penser du chef de la structure qui a reçu ce Tomos ? Comme toute la plénitude de l'Église, à l'exception des quatre Églises grecques qui le reconnaissent… »
*
Le 9 août, le tribunal économique de Kiev a reconnu comme légale la rupture par le ministère de la Culture du contrat avec la Laure des Grottes de Kiev, autrement dit a validé l'expulsion des moines. Le monastère fait appel.
L'archiprêtre Nikita Tchekman, l’avocat de la laure, a déclaré que le ministère avait cessé de cacher ses intentions d'expulser les frères de la Laure. « Lors de la séance du tribunal d'aujourd'hui (9 août), la réserve elle-même a confirmé son intention d'expulser les moines. Auparavant, elle évitait la question par tous les moyens possibles : elle disait qu'elle ne voulait pas expulser le monastère, que la question restait ouverte, etc. Mais aujourd'hui, la réserve a directement déclaré que si l'action en justice est satisfaite, elle expulsera les moines. Et il y a déjà des lettres de la réserve indiquant qu'elle veut sceller certains bâtiments et expulser des gens sans attendre l'entrée en vigueur de la décision du tribunal. »
La réserve avait l’intention de sceller quatre nouveaux bâtiments ce 10 août.
Le chef intérimaire de la réserve, Maxime Ostapenko et son adjoint, sous protection de la police, se sont approchés du 54e bâtiment, où vivent des pèlerins et plusieurs moines.
« Pourquoi vous tenez-vous là ? Ce sont nos locaux », a dit l’adjoint aux fidèles qui priaient devant le bâtiment. On lui a répondu que la décision du tribunal n'était pas entrée en vigueur et que, par conséquent, ils n'avaient rien à faire ici. Les pèlerins les ont traités de bolcheviks qui se comportent comme des envahisseurs russes. Une femme de l'équipe de la réserve a tenté de pénétrer à l'intérieur, mais elle n'a pas été autorisée à entrer. La commission est repartie.
Ce soir, la réserve annonce qu’à partir de demain matin 7h l’entrée de la Laure inférieure est temporairement interdite à tout le monde, à l'exception des prêtres, des moines et des employés du monastère, « en raison de l'obstruction systématique du travail de la Réserve pour accéder aux locaux de la Laure inférieure afin de régler certaines questions ». Le message précise que « le territoire de la Laure inférieure doit être rendu à l'usage de l'État ».
*
Le conseil municipal de Boutcha a demandé hier au Parlement d’interdire l’Eglise orthodoxe ukrainienne.
Aujourd’hui a été annoncée une réunion, le 12 août, sur une place de la ville, pour « transférer » la paroisse de l’icône de Potchaïev.
*
Le conseil municipal de Nijyne (région de Tchernihiv) a « interdit », ce jour, les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur son territoire. Le 20 juin, des fidèles avaient réussi à convaincre les conseillers de ne pas prendre cette décision évidemment illégale.
Addendum. Le conseil municipal a refusé de prendre en considération l'appel de soldats et de mères de soldats en défense de l'Eglise orthodoxe ukrainienne. Des conseillers ont déchiré et piétiné l'appel en se moquant des soldats.