Depuis juin 2022, le nouvel accord d’association avec l’Ukraine exonère de droits de douane les importations de volailles et d’œufs, pour aider le pays en guerre. Il s’en est suivi un déferlement sur le marché européen.
En moyenne, entre 15 et 25.000 tonnes de viande de volailles arrivent chaque mois d’Ukraine sur le territoire de l’UE. Et l’importation d’œufs ukrainiens est passée de quelques centaines de tonnes par mois à 5.000 tonnes.
Cet accord valable un an a été renouvelé en juin dernier.
« Cet accord est mortifère pour la souveraineté alimentaire française, incompréhensible pour les éleveurs et destructeur pour l’industrie », constate l’Anvol (interprofession volaille de chair).
L’Ukraine produit des poulets deux à quatre fois moins chers, et un élevage ukrainien peut compter plus d’un million de poulets. Quant à la densité des poules pondeuses elle est deux fois plus importante que dans l’UE.
Quant à l’aide à l’Ukraine en guerre c’est une triste plaisanterie de plus : les 5.000 tonnes d’œufs ukrainiens acheminés tous les mois appartiennent à deux entreprises, Ovostar et Avangard, qui se partagent presque dix millions de poules pondeuses sur quatre sites du pays.
Quant à la viande de poulet elle a une seule provenance : la société MHP de l’oligarque Youri Kosiouk… « La reconduction de cet accord revient à offrir à un seul et même groupe volailler industriel, coté en bourse à Londres et dont le siège est basé à Chypre, l’opportunité de continuer à inonder le marché européen et à développer son activité dans un pays en guerre, au détriment de la production locale française et européenne », souligne l’Anvol.