Eglise Saint-Yves de La Roche-Maurice.
En Bretagne, c’est la fête de saint Yves. Voici les antiennes de l’office du jour.
Liberavi pauperem vociferantem, et pupillum cui non esset adjutor, alleluia. (Job 29,12)
J’ai libéré le pauvre qui criait, et l’orphelin qui n’avait pas de soutien, alléluia.
Benedictio perituri super me veniebat, et cor viduae consolatus sum, alleluia. (Job 29,13)
La bénédiction de celui qui allait périr venait sur moi, et j’ai consolé le cœur de la veuve, alléluia.
Justitia indutus sum, et vestivi me, sicut vestimento et diademate, judicio meo, alleluia. (Job 29,14)
Je me suis revêtu de la justice, et je me suis habillé, comme d'un manteau et d'un diadème, de mon jugement, alléluia.
Ab infantia mea crevit mecum miseratio, et de utero matris meæ egressa est mecum, alleluia. (Job 31,18)
La compassion a grandi avec moi dès mon enfance, et elle est sortie avec moi du sein de ma mère, alléluia.
Oculus fui cæco, et pes claudo, pater eram pauperum, alleluia. (Job 29,15-16a)
J'ai été l'œil de l'aveugle, et le pied du boiteux, j'étais le père des pauvres, alléluia.
On note une curieuse particularité. Si l’on suit le rite monastique, qui a quatre psaumes aux vêpres, et non cinq, les antiennes suivent exactement le livre de Job, chapitre 29, versets 12-13-14-15-16a (avec l’alléluia pascal). Et aux laudes, on ajoute Job 31, 18 au cantique, antienne qui est donc la quatrième, entre les versets 14 et 15 de Job 29 (en italiques ci-dessus). Il est pourtant plus qu’improbable que l’office de saint Yves soit d’origine monastique. Lorsque Yves Hélory fut solennellement canonisé (en Avignon par Clément VI) il fut précisé que son office était le commun des confesseurs non pontifes (comme c’était la règle romaine). Au début du XIXe siècle il y eut un office propre, approuvé par Mgr Caffarelli, évêque de Saint-Brieuc (Rome permettra en 1852 que l’évêque se dise « de Saint-Brieuc et Tréguier »). Est-ce celui qui figure dans les propres actuels des diocèses bretons ?
On remarque que cette quatrième antienne (qui est en outre une incise, entre parenthèses, dans le chapitre 31 de Job), est également le début de l’alléluia de la messe.
Quant à l’offertoire il reprend Job 29,14-15 et y ajoute l’expression qui suit immédiatement (Job 29,16) comme dans la dernière antienne : Pater eram pauperum, j’étais le père des pauvres. La suite du verset 16, qui n'a pas été retenue, convenait tout autant à l’avocat des pauvres : et causam quam nesciebam diligentissime investigabam, et la cause que je ne connaissais pas, je l’examinais avec le plus grand soin.
Commentaires
Bonne fête au tenancier !
Bonne fête au grand timonier