Vers la fin du canon romain, dans la prière qui commence par « Nobis quoque peccatoribus », le prêtre invoque une nouvelle série de saints, dont Alexandre.
C’est cet Alexandre dont on fait mémoire aujourd’hui, conjointement avec deux autres martyrs dont on a retrouvé les tombeaux près de Ficulea, à 10 km de Rome sur la voie Nomentane (et on a ajouté Juvénal, un évêque de Narni, postérieur, et qui ne mourut pas martyr).
Cet Alexandre a toujours été considéré comme le premier pape de ce nom, comme le disaient les Actes des trois martyrs. Pourtant tout indique qu’il ne s’agit pas de lui. D’abord, comme le souligne opportunément le bienheureux cardinal Schuster, parce que s’il avait été le pape il aurait été cité dans la première liste de saints du canon, après les papes Lin et Clet, et non dans la seconde liste, où il n’y a aucun pape. Ensuite, parce que les plus anciens manuscrits du Liber Pontificalis, le livre des papes, ne font mention ni du martyre ni d’une sépulture du pape Alexandre sur la voie Nomentane. Enfin, parce que lors des fouilles réalisées dans ce cimetière du temps de Pie IX, on a retrouvé une inscription où Alexandre n’est qualifié ni d’episcopus ni de papa, et il se trouve en outre à la dernière place.
Mais les derniers seront les premiers… et Alexandre devint le pape Alexandre, et la chapelle où le pape Pascal Ier avait déposé les reliques des trois martyrs, qui était l’oratoire de Sainte-Agnès dans le monastère de Sainte-Praxède, devint au XIIIe siècle la chapelle de saint Alexandre pape et martyr…
Toutefois le martyrologe actuel (celui d’avant la révolution liturgique) omet de qualifier cet Alexandre de pape.
Romæ, via Nomentána, pássio sanctórum Mártyrum Alexándri, Evéntii et Theodúli Presbyterórum. Ex his Alexánder, sub Hadriáno Príncipe et Aureliáno Júdice, post víncula, cárceres, equúleum, úngulas et ignes, punctis crebérrimis per tota membra confóssus ac perémptus est; Evéntius vero et Theodúlus, post longos cárceres, ígnibus examináti, ad últimum decolláti sunt.
Nárniæ sancti Juvenáli, Epíscopi et Confessóris.
A Rome, sur la voie Nomentane, la passion des saints martyrs Alexandre, Evence et Théodule prêtres. Alexandre, sous l'empereur Adrien et le juge Aurélien, fut mis aux fers, endura la prison, le chevalet, les ongles de fer et le feu, eut tous les membres percés d'une infinité de coups de poinçon, supplices dans lesquels il succomba. Evence et Théodule, après avoir langui longtemps en prison, furent éprouvés par le feu et enfin décapités.
A Narni, saint Juvénal, évêque et confesseur.
Commentaires
N'oublions pas pour autant les Philippe (et Jacques mineur), dont la fête a été reportée (par Jean XXIII ?) du 1er au 3 mai !
En 1955, lorsqu'il remplaça la solennité de saint Joseph par la fête de saint Joseph artisan, en la transférant du mercredi après le Bon Pasteur au 1er mai, Pie XII déplaça la fête des saint Apôtres au 11. Ce n'est que lors de la réforme générale du calendrier, en 1969, que Paul VI transféra les Ss. Philippe et Jacques au 3 mai.