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"Liberté de la presse"

Le 3 mai est la Journée mondiale de la liberté de la presse. Elle a été particulièrement marquée par une série d’activités organisées au siège de l’ONU en fait hier 2 mai. Mais cette célébration mondiale de la liberté de la presse était interdite aux journalistes russes…

La Chambre civique de la Fédération de Russie a néanmoins profité de l’occasion pour inviter Reporters sans frontières à venir superviser les élections qui auront lieu le 10 septembre dans les « nouvelles régions » : Donetsk, Lougansk, Kherson, Zaporojie (comme dans d’autres régions de Russie).

« Les médias occidentaux et ukrainiens n'ont pas le droit de couvrir la position de notre pays, ainsi que les événements qui se déroulent dans le Donbass, dans les nouvelles régions du pays. L'Occident, avec l'aide de Reporters sans frontières, qui a tout réduit au silence, a fait de son mieux pour bloquer l'accès de son public à la voix russe, à la vérité et au bon sens. Nos médias sont bloqués et les orateurs objectifs dits pro-russes sont mis sur des listes d'exclusion », a déclaré Alexander Malkevitch, le premier vice-président de de la commission pour le développement de la société de l'information et des médias de la Chambre civique. C’est pourquoi « la Chambre civique de Russie invite maintenant Reporters sans frontières à couvrir les élections qui auront lieu le 10 septembre. Nous voulons qu'ils assistent en personne à notre journée de vote. »

Malheureusement on connaît la réponse avant qu’elle soit donnée. Sauf miracle…

Commentaires

  • La différence entre la presse et les "médias", c'est que la presse a pu, à certaines époques (le XVIIIe siècle français ?), être libre.
    L'Eglise a condamné la liberté de la presse dans la foulée de sa condamnation du libéralisme. Raison théologique : l'homme naît mauvais dans la nature corrompue. Raison pratique : la presse appartient à l'argent, c'est-à-dire à Mammon.
    Aujourd'hui où l'on identifie presse et médias, autant dire que parler de "liberté de la presse" est un oxymore.

  • La presse a été plus libre entre 1880 et 1914 qu'au XVIII° siècle sous le règne de Voltaire, qui faisait interdire ses adversaires, et du "libéral" Malesherbes qui protégeait l'Encyclopédie mais envoyait Linguet à la Bastille...

  • Peut-être... Il y aurait un travail de recherche à faire sur cette question. Les abominables qui contrôlent aujourd'hui la presse ont œuvré dans le temps long de l'histoire.

  • Vous en savez peut-être plus long que moi, mais dans ses Mémoires sur la Bastille, Linguet s'en prend surtout à Vergennes pour lui avoir permis de demeurer en Angleterre en 1778, offert des garanties, et par la suite manqué de parole. Je crois qu'il était surtout reproché à Linguet d'avoir séjourné à Londres pendant la guerre d'Amérique et que ses idées originales, pas forcément réactionnaires, n'ont rien à voir avec son embastillement : il était voltairien en quelques domaines - pas sa littérature ! - et très railleur comme avocat.
    J'ai de l'indulgence pour le courageux Malesherbes, défenseur de Louis XVI, qui refusa de s'exiler et fut atrocement guillotiné avec sa fille et sa petite-fille, quelques semaines avant Linguet.

  • CHRETIEN de Malesherbes n'a pas démérité de son prénom.

  • Stavrolus,
    pour une fois (qui n'est pas coutume, heureusement), vous avez tort.
    L’Église n'a pas condamné la "liberté de la presse" à cause de l'argent ou de la "mauvaiseté" de l'homme, mais simplement pour la diffusion du mensonge par certains types de presse.

    P.S. : pourriez-vous nous donner la signification de votre pseudonyme ?

  • Je vous invite à relire Mirari vos où les fulminations de Grégoire XVI contre la liberté de la presse, bien qu'elles aient aussi leurs raisons politiques et conjoncturelles, sont essentiellement motivées par la conviction que l'homme corrompu par le péché originel est assuré de se damner pour peu que soient officialisées les libertés d'opinion et d'expression, celle-ci n'étant que la liberté de diffuser publiquement la première :
    "Eh ! « quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l’erreur ! » disait saint Augustin. En voyant ôter ainsi aux hommes tout frein capable de les retenir dans les sentiers de la vérité, entraînés qu’ils sont déjà à leur perte par un naturel enclin au mal, c’est en vérité que nous disons qu’il est ouvert ce « puits de l’abîme », d’où saint Jean vit monter une fumée qui obscurcissait le soleil, et des sauterelles sortir pour la dévastation de la terre. De là, en effet, le peu de stabilité des esprits ; de là, la corruption toujours croissante des jeunes gens ; de là, dans le peuple, le mépris des droits sacrés, des choses et des lois les plus saintes ; de là, en un mot, le fléau le plus funeste qui puisse ravager les États ; car l’expérience nous l’atteste et l’antiquité la plus reculée nous l’apprend : pour amener la destruction des États les plus riches, les plus puissants, les plus glorieux, les plus florissants, il n’a fallu que cette liberté sans frein des opinions, cette licence des discours publics, cette ardeur pour les innovations."

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