Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La persécution

Le métropolite Volodymyr de Potchaïev a publié une vidéo destinée aux autorités, notamment au président du conseil régional. Il lui dit à propos d’une réunion : « L'une des questions stratégiques que vous avez examinées était le sort de la laure de Potchaïev. Les objectifs que vous poursuivez sont, pour ainsi dire, d'expulser légalement les moines du monastère. » Il lui rappelle que la première tentative du genre eut lieu en 1617. Il y en eut d’autres, puis il y a eu le régime communiste qui a nationalisé les églises de la laure et a ouvert un musée de l’athéisme dans le séminaire. « Un membre de votre récente réunion, Mykola Viktorovych Zamkovsky, peut en témoigner. Pendant longtemps, il a travaillé activement dans ce musée, à la lutte contre Dieu et à la propagande anti-ukrainienne. »

Il ajoute : « Vous voulez expulser les moines, des Ukrainiens, vos compatriotes qui, dans le passé, ont défendu le sanctuaire au prix de leur vie contre la destruction complète et la ruine. Craignez Dieu et sa justice. Il est difficile d'imaginer ce que les frères de la laure de Potchaïev ont vécu pendant la période communiste soviétique de lutte contre Dieu. Ce sont des pages vraiment terribles et tragiques de l'histoire du saint monastère. De nombreux frères ont été emprisonnés à plusieurs reprises pour leur foi et pour le saint monastère. »

Et encore : « Le site officiel de la Laure de Potchaïev propose un album photo comparant l'état du monastère dans les années 1990 à celui qu'il connaît aujourd'hui. N'écoutez donc pas ceux qui vous induisent en erreur en vous faisant croire que de nombreux bâtiments situés sur le territoire du monastère ont été construits sans permis approprié. Tout ce qui a été restauré et construit sur le territoire de la Laure a reçu les autorisations nécessaires du ministère de la Culture et des organismes de construction. Cela est attesté par un certain nombre de documents et de certificats. »

*

Trois membres de la mission de surveillance des droits de l'homme de l’ONU ont rencontré hier des représentants de l’Eglise orthodoxe ukrainienne à Khmelnitski. Ils voulaient voir ce qui se passe à la cathédrale, mais ils n’ont pas pu y entrer. Depuis qu’elle a été prise d’assaut il y a un mois, pendant la divine liturgie, par un commando mené par un conseiller municipal, elle est gardée par des individus indéterminés, sous les regards bienveillants de la police.

Le 8 avril, les autorités locales avaient organisé une réunion dans la cathédrale et disaient avoir récolté 4.000 signatures demandant le transfert. Le conseiller du maire Yaroslav Klizub avait promis de soumettre le document dès le lendemain à l’administration militaire régionale. Laquelle a fait savoir le 28 avril qu’elle n’avait toujours rien reçu.

Addendum. La mission a écouté pendant deux jours les prêtres et les fidèles qui ont évoqué plus de 30 cas de violation de leurs droits dans le diocèse en raison de l'inaction des autorités locales chargées de l'application de la loi.

*

Ayant appris que les autorités municipales avaient l’intention d’organiser à la Maison de la Culture une réunion pour le « transfert » de la paroisse, quelque 450 paroissiens de Nosivka (région de Tchernihiv) ont pris les devants et, dimanche dernier à l’église, ont signé un document réaffirmant leur fidélité à l’Eglise orthodoxe ukrainienne, au métropolite Onuphre, et à leur pasteur de longue date, l’archiprêtre Mykhailo Huliko, victime d’une campagne de dénigrement de la part des autorités sur les réseaux sociaux.

*

Les moines du monastère de Zographou (Athos) ont envoyé un message au métropolite Onuphre : « Notre fraternité se souvient de la façon dont vous êtes venus à nous lors de vos visites de pèlerinage à la Sainte Montagne et nous avons prié ensemble notre Créateur commun et communié aux Saints Mystères du Christ… Alors que nous avions l'habitude de partager la joie de la communion et de l'amour fraternel, nous compatissons aujourd'hui aux grandes peines qui ont frappé l'Église du Christ en Ukraine. La persécution des évêques, des moines et des croyants s'ajoute à la tragédie des événements fratricides qui se déroulent dans votre pays… Par la providence de Dieu, l'Église orthodoxe ukrainienne sortira purifiée du creuset de la persécution. »

*

La « Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale », qui est une « agence gouvernementale indépendante » (sic), a publié son rapport 2023. Elle examine la situation dans 17 « pays particulièrement préoccupants » et dans 11 pays méritant d’être spécialement observés par le Département d’Etat. L’Ukraine ne figure ni dans l’une ni dans l’autre liste. On se souvient que le porte-parole du Département d’Etat avait dit récemment qu’il n’était pas au courant d’éventuelles persécutions religieuses en Ukraine mais qu’il allait regarder la situation de plus près. Voilà qui est fait. Circulez, il n’y a rien à voir. Le plus fort, ce qui signe vraiment l’ignoble imposture américaine, c’est que dans la première liste, celle des pires pays, il y a… la Russie. Parce qu’elle embête toujours les Témoins de Jéhovah, parce qu’elle ose faire des procès à des islamistes, et parce qu’elle a… envahi l’Ukraine. Ce qui a donné lieu à des exactions, comme l’agression contre un prêtre de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine à Kherson ou celle d’un « diacre évangélique » (sic). On ose aussi rendre l’armée russe responsable du bombardement du monastère de Sviatogorsk, qui est un monastère du diocèse de Donetsk fidèle à Moscou… Mais l’essentiel des deux pages sur la Russie est la condamnation de « l’invasion injustifiée », et des très justifiées « sanctions » prises contre le pays…

Les commentaires sont fermés.