La commission du ministère de la Culture continue ses « inspections » illégales de la Laure des Grottes de Kiev. Ce matin, les inspecteurs accompagnaient Abraham Lotich, complaisamment filmé par Kanal 5, la chaîne de Porochenko. Abraham Lotich est l’unique moine des Grottes de Kiev qui ait fait défection. Il a rejoint l’Eglise de Porochenko, et bien entendu il a été immédiatement été nommé père abbé du monastère. Un monastère toujours occupé par ses occupants légitimes, dont le vrai père abbé est aujourd’hui assigné à résidence en dehors de son monastère.
La commission a « inspecté » aujourd’hui cinq bâtiments, mais n’en a mis aucun sous scellé.
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Si les grecs-catholiques demandent mollement l’usage d’une église dans la Laure des Grottes de Kiev, ils exigent le « retour » à leur Eglise de la Laure de Potchaïev, et la polémique enfle en Galicie. L’Eglise de Porochenko y a également nommé un nouveau père abbé sans attendre l’expulsion des moines de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Il s’appelle Nestor Pysyk, et il a déclaré que le transfert de la laure à l’Eglise grecque-catholique « serait une étape très controversée ». Or le porte-parole de l’Eglise grecque-catholique insiste sur la demande d’une présence permanente de ses moines basiliens dans la Laure, et s’appuie sur des « sources historiques ». Le métropolite local de l’Eglise de Porochenko réplique que le monastère a toujours été orthodoxe y compris quand la région était polonaise.
Le chef de la commission « de la politique humanitaire » du Parlement déclare que dans le contrat conclu avec la Laure de Potchaïev il n’y a aucun motif de résiliation. Les juristes travaillent à la recherche d’une solution. « Nous ne fixons pas de date limite, l'essentiel étant de récupérer le contrat. Mais pour ne pas le perdre le lendemain. La question de savoir s'il y aura des monastères est une question qui se posera dans un deuxième temps. Il peut y avoir des ministères de différentes Eglises. La monopolisation de ces sanctuaires est exclue. » (Il l’avait déjà dit pour les Grottes de Kiev.) « Cela ne ferait qu’aggraver les conflits », a répondu Nestor Pysyk…
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L’archevêque Victor de Khmelnitski a envoyé une lettre aux autorités de la région : le maire de Khmelnitski, la présidente du conseil régional, le directeur de la police régionale, et le chef du département régional du SBU. Il dénonce le réenregistrement illégal et la saisie forcée d’églises, « qui ont souvent été accompagnés d'actes de violence et constituent une violation flagrante des normes du droit national et international ». Il leur demande d’y mettre fin, et « d’annuler les décisions illégales visant à interdire les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne et à priver les communautés du droit d'utiliser des parcelles de terrain ; de ne pas prendre de décisions illégales qui encouragent la haine religieuse et l'intolérance ».
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Le ministre de la Culture, l’ineffable Tkatchenko, a déclaré au détour d’une interview qu’avant la guerre les autorités étaient favorables à l’Eglise orthodoxe ukrainienne mais que lui-même avait une opinion radicalement différente : « En tant que personne quelque peu impliquée dans la réception des Tomos par l'Eglise orthodoxe d’Ukraine, je n'ai jamais dit qu'elle (l’Eglise orthodoxe ukrainienne) était la seule Église légitime. » Le propos a suscité fou-rire et colère chez les proches de Porochenko. « C’est un mensonge éhonté et un mépris pour l'Église d'Ukraine, mais le fait même de la légende est intéressant », a réagi l’un d’eux.