Le martyrologe de ce jour commence ainsi :
Romæ sancti Anicéti, Papæ et Mártyris; qui martyrii palmam in persecutióne Marci Aurélii Antoníni et Lúcii Veri accépit.
A Rome, saint Anicet, pape et martyr, qui, durant la persécution de Marc Aurèle Antonin et de Lucius Verus, reçut la palme du martyre.
Pape et martyr (au milieu du IIe siècle), Anicet fait l’objet d’une simple mémoire. Il se trouve qu’on ne sait rien de lui, en dehors du fait qu’il était né à Homs en Syrie, et de ce qu’en dit son contemporain saint Justin, à savoir qu’il reçut Polycarpe pour tenter de résoudre plusieurs divergences avec l’Orient (déjà…), dont la date de Pâques.
Et le martyrologe de ce jour se termine par la mention de deux saints qui eurent une réelle importance dans notre histoire même s’ils sont peu connus :
Cistércii, in Gállia, sancti Stéphani Abbátis, qui primus erémum Cisterciénsem incóluit, et sanctum Bernárdum, cum sóciis ad se veniéntem, lætus excépit.
A Cîteaux, en France, saint Etienne abbé, qui habita le premier cette solitude, et eut la joie d'y recevoir saint Bernard avec ses compagnons.
In monastério Casæ Dei, Claromontánæ diœcésis, in Gállia, sancti Robérti Confessóris, qui ejúsdem monastérii cónditor et primus Abbas éxstitit.
Au monastère de la Chaise-Dieu, diocèse de Clermont, en France, saint Robert confesseur. Il fut le fondateur et le premier abbé de ce monastère.
Contrairement à ce que dit le martyrologe, saint Etienne ne fut pas le premier, mais le troisième abbé de Cîteaux, après saint Robert de Molesmes et saint Albéric (ou Aubry), en 1099. Il fut cependant le premier abbé cistercien, celui qui façonna la nouvelle branche du monachisme bénédictin, et qui accueillit celui qui allait la faire fleurir, saint Bernard.
Le nom latin de La Chaise Dieu montre qu’il s’agit de la Maison de Dieu (casa) et non de la chaise. A la différence de saint Etienne de Cîteaux qui venait d’Angleterre, saint Robert venait du Cantal voisin. Mais c’est après un voyage à l’abbaye du Mont Cassin qu’il fonda son monastère (en 1050).