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Jeudi de la sexagésime

Ce jour se poursuit la lecture de la Genèse : l’arc-en-ciel de l’Alliance, la vigne et l’ivresse de Noé, la malédiction de Cham, la mort de Noé 350 ans après le Déluge.

L’Eglise n’a pas fixé de fête pour ce jour. On pourrait pourtant faire mémoire de saint Onésime, premier cité au martyrologe :

A Rome, le bienheureux Onésime, dont parle l'apôtre saint Paul dans l'épître à Philémon. Saint Paul l'ordonna évêque d'Ephèse après saint Timothée et lui confia le ministère de la prédication. Onésime, emmené prisonnier à Rome puis lapidé pour la Foi du Christ, fut d'abord inhumé dans cette ville ; de là, son corps fut transféré à Ephèse où il avait été ordonné évêque.

C’est Baronius qui imposa dans le martyrologe de 1584 cette mention d’Onésime évêque d’Ephèse. Parce que saint Ignace, dans sa lettre aux Ephésiens, évoque trois fois leur évêque Onésime. Mais ce nom n'était pas si rare. Selon saint Jérôme (repris notamment par la tradition copte) il fut ordonné par saint Paul évêque de Bérée en Macédoine.

La liturgie byzantine, qui célèbre la « mémoire du saint apôtre Onésime » le 15 février, insiste sur le fait qu’il était évêque, sans préciser de quelle ville. Il est fort intéressant de constater que ce personnage, qui dans la touchante lettre de saint Paul à Philémon était un esclave en fuite, soit devenu évêque. On dit souvent que dans son épître saint Paul ouvre discrètement la voie à l’abolition de l’esclavage. Mais si le résultat a été l’épiscopat de l’ancien esclave, c’est un effet plutôt spectaculaire.

Tu brillas par la liberté de ton esprit, par l'indépendance de ton âme en la noblesse de la foi, et t'affranchis de la servitude ici-bas pour devenir un divin serviteur en inclinant ton cou sous le joug du Christ ; alors tu courus affranchir les hommes de l'esclavage spirituel et les conduire vers la liberté de la grâce.

Toi que les chaînes de saint Paul ont affranchi de l'esclavage de l'erreur, tu as reçu comme honneur la liberté de la grâce et, devenu fils de Dieu, tu as accédé à l'héritage divin.

Toi qui fus poussé vers la foi par le divin clairon de saint Paul, toi qui fus illuminé mystiquement par la parole de vérité, et auquel fut rendu témoignage pour ta pratique des vertus et pour la fermeté de ta foi, qui pourrait faire ton éloge comme il se doit ou célébrer les labeurs par lesquels tu mis un frein à l'erreur ? Car, au sortir de ta condition d'esclave ici-bas, tu fus consacré comme hiérarque en l'Esprit saint ; et des Apôtres non seulement tu as reçu l'enseignement, mais tu as partagé aussi la couronne et les honneurs ; c'est pourquoi nous te vénérons, bienheureux Onésime, tous en chœur.

Commentaires

  • Dans une de vos précédentes notes, vous rappeliez que l'esclavage antique n'avait rien à avoir avec la case de l'oncle Tom, et que de hauts fonctionnaires (i.e. des gens lettrés puisque capables d'administrer un royaume) étaient juridiquement des esclaves. Rien d'impossible à ce que l'un d'entre eux devenu libre, il fusse ensuite élu évêque.

  • Joseph, vendu comme esclave par ses frères, est bien devenu le bras droit de pharaon.

  • Je me range résolument du côté des historiens qui affirment que l'abbé Suger était fils de serf. L'Eglise a toujours été un facteur de porosité, de mixité et de promotion sociales. Dans une société d'ordres, comme la société catholique médiévale, le premier ordre n'a d'autre choix, compte tenu de leur célibat obligatoire, que de recruter ses clercs dans le tiers état aussi bien que dans la noblesse, et c'est le protestantisme qui invente les dynasties "ecclésiastiques".
    Dans la société de la Rome antique, c'est encore plus évident. L'Eglise des origines n'a d'autre solution pour survivre que de croître. De plus, l'Evangile de son Fondateur et Chef lui interdit expressément de refuser les humbles. C'est bien tout le contraire qu'est venu proclamer le Fils de Dieu.
    C'est à partir des temps modernes que le haut clergé se ferme complètement à la cooptation des roturiers, tandis que les curés se recrutent essentiellement parmi la bourgeoisie. Il faut y voir une volonté politique de limiter la porosité sociale.
    Quant à nos artisans gnostiques de la domination sans partage d'une oligarchie financière ou d'une "aristocratie" d'illuminés, ils veulent régner sur un peuple d'esclaves. Inutile de dire ce qu'ils pensent de l'Eglise catholique comme Institution favorisant la promotion et la mixité sociale. L'Eglise catholique comme agent de l'Egalité de tous devant Dieu et du "rêve américain" de l'ascension au mérite !

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