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La collecte de saint Nicolas

Deus, qui beátum Nicoláum Pontíficem innúmeris decorásti miráculis: tríbue, quǽsumus; ut ejus méritis et précibus a gehénnæ incéndiis liberémur.

O Dieu, qui avez rendu illustre par d’innombrables miracles le bienheureux Pontife Nicolas, accordez-nous, s’il vous plaît, par ses mérites et ses prières, d’être préservés des feux de l’enfer.

La collecte de saint Nicolas, qui remonte au moins au XIe siècle, a été supprimée par la « réforme liturgique ». Pour deux raisons : on ne doit plus parler des miracles, et l’évocation des feux de l’enfer est trop négative et ne convient pas aux hommes d’aujourd’hui.

On a donc fabriqué une nouvelle collecte, comme les « réformateurs » se sont acharnés à les faire sous la houlette de dom Antoine Dumas, à savoir à la mode Frankenstein : on a pris le début d’une postcommunion du Missel Gothique, une expression de la collecte de la Quinquagésime (supprimée), et une expression tirée des Actes des apôtres.

Misericórdiam tuam, Dómine, súpplices implorámus, et, beáti Nicolái episcopi interveniénte suffrágio, nos in ómnibus custódi perículis, ut via salútis nobis páteat expedíta.

Nous implorons ta miséricorde, Seigneur, et nous te supplions : à la prière de l'évêque saint Nicolas, garde-nous de tout danger, pour que le chemin du salut s’ouvre sans obstacle devant nous.

La fin de l’oraison signe son origine, le manque de goût des fabricants et leur absence de sens poétique : ce « pateat expedita » final est une horreur.

De toute façon personne ne dit cette oraison, ni en latin évidemment, ni même en français (sauf peut-être dans les églises dédiées à saint Nicolas), puisque ce n’est qu’une « mémoire facultative ».

Comme le remarque Matthew Hazel à qui j’emprunte ces réflexions, cette suppression de toute allusion aux innombrables miracles de celui que les byzantins appellent « le faiseur de miracles », et la rétrogradation de la fête à un rang qui en réalité la supprime, est un exemple de plus que l’incantation « œcuménique » n’est qu’une des prétentions vides de sens des réformes post-Vatican II.

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