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Les hystériques

La Scala de Milan doit ouvrir sa saison d’opéras le 7 décembre avec Boris Godounov de Moussorgski. Le consul d’Ukraine a écrit au maire de Milan et président de la Scala, au président de la région, et au directeur du théâtre, pour leur demander d’annuler ce spectacle. Appuyé par une pétition soulignant que la Russie utilise la culture pour affirmer sa puissance…

Le directeur musical de la Scala Riccardo Chailly et le directeur du théâtre Dominique Meyer se sont abaissés à répondre qu’en fait l’opéra de Moussorgski est plutôt anti-tsariste (ce qui est faux, il est anti-polonais, ce qui n’est pas la même chose…), et que la programmation associe Boris Godounov et Macbeth en les associant à l’abus de pouvoir observé dans certains pays (il ne semble pas qu’il s’agisse de la dictature soi-disant sanitaire en Italie, dont ces directeurs ont été les serviles exécutants).

Ils croient donc, ou font semblant de croire, que les dirigeants ukrainiens s’opposent à ce que les Russes se servent de la culture de leur pays pour faire leur propagande. Or il ne s’agit pas du tout de cela. Il s’agit purement et simplement d’interdire dans le monde entier tout ce qui a trait à la culture russe, comme cela est déjà fait en Ukraine.

Cela dit, aucune autorité italienne n’a donné raison au consul.

Hier je voyais et surtout entendais sur internet un concert en direct célébrant les 80 ans de la grande violoncelliste russe Natalia Gutman. C’était au conservatoire de Moscou. Il y eut une interprétation sublime du premier concerto pour violoncelle de Chostakovitch avec comme soliste Alexander Roudine. Il y avait ensuite le concerto pour piano et vents de Stravinsky, avec en soliste Alexei Lioubimov. Lequel Lioubimov était il y a quelques jours à Paris, où il a notamment assisté à un concert d’œuvres du compositeur ukrainien Valentin Silvestrov. Ainsi va la dictature poutinienne… En deuxième partie il y avait un concerto de Beethoven avec la Géorgienne Elisso Virsaladze. Quelques jours avant, j’ai vu un concert à Moscou dirigé par un chef anglais. Et un autre avec comme soliste un violoncelliste arménien. Un autre avec un pianiste anglais. Et encore un concert dirigé par Vladimir Fedosseïev, 90 ans, décidément toujours sur le pont, qui avait signé une pétition contre la guerre. Ainsi va la dictature poutinienne…

(J'oubliais l'œuvre intéressante, Actus tragicus, plus lyrique que tragique, du compositeur ukrainien Sergueï Akhounov, créée au festival Vivacello à la Philharmonie de Moscou le 12 novembre. Bon, il est vrai qu'Akhounov vit à Moscou depuis 2003...)

Commentaires

  • Il y a des personnes qui tiennent la presse, les salles de spectacle, voire les orchestres, et dont la mentalité tribale n'a rien à voir avec l'universalisme européen. Leur spécialité : terroriser tout le monde jusqu'à ce qu'on les foute à la porte à grands coups de pied dans le cul ! Qu'est-ce qu'on attend ? Il n'y a plus de porte ? Y'a qu'à les envoyer sur Mars, c'est là qu'ils seraient le mieux !

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