La vidéo suivante, en anglais, est sous-titrée en anglais, ce qui permet de la suivre avec une connaissance même sommaire de cette langue. Il serait bon toutefois qu’elle soit munie de sous-titres français, car c’est un document important.
Addendum. Un ami me fait remarquer que lorsqu'on va dans la rubrique sous-titres il y a en bas l'indication "traduire automatiquement" et que si on clique dessus on peut avoir une traduction automatique en français. Et qui est assez remarquable, puisque même "challenge" est traduit par "défi"... (Explication en images pour ceux qui sont aussi nuls que moi ici.)
Maria est une jeune Russe libérale qui était tellement opposée à la guerre en Ukraine qu’elle suffoquait à Moscou en voyant les « Z », et qu’elle est allée dans l’extrême est du pays pour travailler dans un centre de réhabilitation. Où elle a été rattrapée par un Américain vivant en Russie, John Mark Dougan, qui, connaissant sa compétence en traduction, lui a demandé de traduire des propos tenus par des habitants de Marioupol sur des vidéos tournées dans les rues dévastées de la ville. Ce fut son premier choc : alors qu’elle ne croyait pas un mot de la propagande russe et qu’elle ne s’informait que par les sources occidentales, ces gens-là disaient la même chose que la propagande russe, or il était évident que ce n’était pas des acteurs, et pourtant ils accusaient les Ukrainiens d’être responsables du désastre.
Le deuxième choc, ce fut quand un ami lui demanda de l’aider à organiser la fuite de son frère d’Ukraine, qui habitait entre Marioupol et Donetsk. Elle le rencontra à Moscou, et là encore c’était comme la propagande russe sauf qu’il n’était pas du tout un propagandiste russe.
Puis John Mark Dougan lui demanda d’aller avec lui dans le Donbass. Et là ce fut le troisième choc, énorme. L’hôtel de Donetsk où ils devaient descendre venant d’être bombardé, ils furent reçus à Lougansk. Et là il y avait des « Z » partout, absolument partout. « Pour moi c’était la nouvelle croix gammée, la preuve que la Russie est devenue comme l’Allemagne nazie. Et j’arrive dans le Donbass, que théoriquement nous étions en train de détruire, et tout est couvert de Z. Comment est-il possible que si des gens nous haïssent tellement, que si nous sommes de tels monstres, que ce symbole ait un tel soutien ? Ça n’avait pas de sens. Le lendemain nous sommes allés à Severodonetsk, qui est dans le même état que Marioupol. Là il y avait un terrain de jeux pour enfants, et des tombes en plein milieu. Ce fut le plus grand choc de ma vie. Et j’ai parlé aux gens qui étaient là. Aucun d’eux n’a exprimé le moindre sentiment négatif envers la Russie. Toute la négativité était dirigée contre l’Ukraine. Et il y a eu d’autres conversations à Marioupol, à Lougansk, à Donetsk, à Volnovakha, et cela se répétait partout où nous allions. »
Puis elle a rencontré pendant deux heures le ministre des Affaires étrangères de la RPL (qui était dès le début dans les négociations de Minsk). Et, alors qu’elle avait toujours pensé que c’était une affaire purement ukrainienne et que c’était aux Ukrainiens de la régler, elle a compris que ce qui se passait était inéluctable, que cette guerre aurait eu forcément lieu à un moment ou à un autre.
A Marioupol, elle a vu les livres qu’on donnait aux enfants, pleins de haine contre la Russie, avec laquelle l’Ukraine n’a rien en commun, où les Russes sont « déshumanisés ». « Alors j’ai compris pourquoi il y avait des gens en Ukraine qui soutenaient les bombardements du Donbass, l’élimination de la population pendant toutes ces années, pourquoi tout cela est arrivé. »
Puis elle parle de ce que les soldats ukrainiens ont fait à l’hôpital de Volnovakha.
Il y a ensuite une séquence particulièrement importante (à partir de 36:36) sur les centres russes pour réfugiés, avec des images qui montrent à quel point la propagande occidentale est absurdement mensongère (les fameux "camps de filtration": passeports confisqués, travail forcé, tortures, viols, vexations, absence d'hygiène et de nourriture, prélèvements d'organes, envoi vers des camps de concentration...)
A la fin :
— Maintenant, quelle est la proportion de ce que vous aviez lu dans les médias occidentaux qui était mensonger ?
— Tout. Tout. La proportion de ces mensonges, leur échelle est comparable à l’horreur de cette guerre. Le cynisme de tout cela est incompréhensible. C’est insensé. Il n’y a aucun mot de vérité. Je pensais : bon, d’accord, peut-être il y a des exagérations. Mais rien n’est vrai. Cela a été une douce “pilule rouge” pour moi de savoir que mon pays n’était pas le méchant et que je n’ai pas à dire “ce pays-là” à propos de mon pays. Parce que c’est mon pays et que ce qu’il fait a une explication.