Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lucide

Capture d’écran 2022-06-07 à 18.04.03.png

Commentaires

  • 37 pays derrière les Etats-Unis, ou plutôt derrière l'Etat profond qui dorénavant triche aux examens...
    Sur quoi ? 200 Etats reconnus par les Nations Unies ? En nombre d'habitants, ça représente à peu près les 15 % qui regardent avec indifférence le reste du monde se dépêtrer depuis un siècle avec le communisme, la dictature, les famines et les guerres, autant de fléaux de l'Apocalypse que nous n'avons jamais hésité à provoquer chez eux.
    Comme ayant une formation historique, je ne suis pas certain qu'il y ait une justice dans l'histoire. Dieu ne châtie sûrement pas les peuples comme les individus et il ne châtie d'ailleurs pas non plus les individus comme notre sens humain de la justice voudrait qu'Il le fît. Mais enfin, si on prend le cas de l'Empire romain, il a payé comme système le sang des martyrs, et ce malgré les édits de Constantin et de Théodose.
    Nous avons eu le bonheur de profiter de trente années de croissance, puis de quarante années de dépression qui ne nous empêchaient pas de vivre et de bien rigoler. Si les Chinois, les Russes, les Africains et les habitants de l'Amérique latine nous regardent crever en rigolant, ils n'auront pas tout à fait tort. Surtout que c'est assez marrant : la France avec son président non élu, hué dès qu'il organise un meeting de plus de vingt personnes, qui s'en vient donner des leçons d'hitlérisme et de démocratie à Poutine, qui remplit des stades de foules enthousiastes. C'est assez marrant !

  • Très juste. Les peuples vivent en état d'envoûtement permanent par une fausse histoire qui leur raconte des bobards avec obligation de croire aux mythes officiels. En particulier le mythe des USA défenseurs de la démocratie. Et le plus ridicule est l'affaire du CO2, et le plus grave l'arnaque des faux vaccins, mais presque plus personne n'apprend à développer son esprit critique. Et ne comptez pas sur l'école ou l'université pour vous l'apprendre. Les médias et les politiques ne sont pas envoûtés, ils sont possédés.

  • J'ai lu : "Il ne faut pas confondre Poutine et Hitler car Hitler ne disposait pas de 6000 ogives nucléaires pour rendre la planète inhabitable jusqu'en 250 312 après Jésus-Christ."
    C'était le genre d'humour qui aurait fait crever de rire Stanley Kubrick.

  • F. Dostoïevski. "Journal d'un écrivain" 1877

    "Je ne me répandrai pas, mais je sais que nous n'avons pas besoin d'exiger de la gratitude des Slaves, nous devons nous y préparer à l'avance. Après leur libération, ils commenceront leur nouvelle vie, je le répète, précisément en mendiant pour eux-mêmes auprès de l'Europe, de l'Angleterre et de l'Allemagne, par exemple, une garantie et un patronage de leur liberté, et même si la Russie sera dans le concert des puissances européennes , ils sont précisément en défense, la Russie le fera.

    Ils commenceront certainement par le fait qu'à l'intérieur d'eux-mêmes, sinon directement à haute voix, ils se déclareront et se convaincront qu'ils ne doivent pas la moindre gratitude à la Russie, au contraire, qu'ils ont à peine échappé à la soif de puissance de la Russie. Il sera particulièrement agréable pour les Slaves libérés d'exprimer et de claironner au monde entier qu'ils sont des tribus éduquées, capables de la plus haute culture européenne, alors que la Russie est un pays barbare, un sombre colosse du nord, pas même du sang slave pur, un persécuteur et haineux de la civilisation européenne.

    La Russie doit sérieusement se préparer au fait que tous ces Slaves libérés se précipiteront avec enthousiasme vers l'Europe jusqu'à ce qu'ils perdent leur personnalité, s'infectent des formes européennes, politiques et sociales, et devront ainsi traverser toute une et longue période d'européanisme avant de comprendre à moins quelque chose dans leur signification slave et dans sa vocation slave particulière parmi les hommes. Entre eux, ces zemlyans vont toujours se quereller, s'envier à jamais et intriguer les uns contre les autres.

    Bien sûr, au moment de graves problèmes, ils se tourneront tous certainement vers la Russie pour obtenir de l'aide. Peu importe à quel point ils détestent, bavardent et calomnient l'Europe, flirtent avec elle et l'assurent de l'amour, mais ils sentiront toujours instinctivement (bien sûr, dans un moment de trouble, et pas avant) que l'Europe est un ennemi naturel de leur unité , s'ils resteront toujours, et que s'ils existent dans le monde, alors, bien sûr, parce qu'il y a un énorme aimant - la Russie, qui, les attirant irrésistiblement tous à elle, restreint ainsi leur intégrité et leur unité.

    Il y aura même des moments où ils pourront convenir presque consciemment que s'il n'y avait pas la Russie, le grand centre oriental et la grande force d'attraction, alors leur unité s'effondrerait instantanément, se disperserait en lambeaux, et même de sorte que leur propre nationalité disparaîtrait dans l'océan européen, comme quelques gouttes d'eau individuelles disparaissent dans la mer. Pendant longtemps, la Russie aura l'angoisse et le souci de les réconcilier, de les raisonner, et même, peut-être, de leur tirer l'épée à l'occasion. "
    ............................................................................................................................................................
    Ф. Достоевский. «Дневник писателя». 1877 год

    «Распространяться не буду, но знаю, что нам отнюдь не надо требовать с славян благодарности, к этому нам надо приготовиться вперед. Начнут же они, по освобождении, свою новую жизнь, повторяю, именно с того, что выпросят себе у Европы, у Англии и Германии, например, ручательство и покровительство их свободе, и хоть в концерте европейских держав будет и Россия, они именно в защиту от России это и сделают.

    Начнут они непременно с того, что внутри себя, если не прямо вслух, объявят себе и убедят себя в том, что России они не обязаны ни малейшею благодарностью, напротив, что от властолюбия России они едва спаслись. Особенно приятно будет для освобождённых славян высказывать и трубить на весь свет, что они племена образованные, способные к самой высшей европейской культуре, тогда как Россия – страна варварская, мрачный северный колосс, даже не чистой славянской крови, гонитель и ненавистник европейской цивилизации.

    России надо серьёзно приготовиться к тому, что все эти освобождённые славяне с упоением ринутся в Европу до потери личности своей заразятся европейскими формами, политическими и социальными, и таким образом должны будут пережить целый и длинный период европеизма прежде, чем постигнуть хоть что-нибудь в своём славянском значении и в своем особом славянском призвании в среде человечества. Между собой эти землицы будут вечно ссориться, вечно друг другу завидовать и друг против друга интриговать.

    Разумеется, в минуту какой-нибудь серьёзной беды они все непременно обратятся к России за помощью. Как ни будут они ненавистничать, сплетничать и клеветать на нас Европе, заигрывая с нею и уверяя её в любви, но чувствовать-то они всегда будут инстинктивно (конечно, в минуту беды, а не раньше), что Европа естественный враг их единству, была им и всегда останется, а что если они существуют на свете, то, конечно, потому, что стоит огромный магнит – Россия, которая, неодолимо притягивая их всех к себе, тем сдерживает их целость и единство.

    Будут даже и такие минуты, когда они будут в состоянии почти уже сознательно согласиться, что не будь России, великого восточного центра и великой влекущей силы, то единство их мигом бы развалилось, рассеялось в клочки и даже так, что самая национальность их исчезла бы в европейском океане, как исчезают несколько отдельных капель воды в море. России надолго достанется тоска и забота мирить их, вразумлять их и даже, может быть, обнажать за них меч при случае.»

  • Ce texte s'inscrit dans le contexte des révoltes balkaniques, serbes et bosniaques entre autres, soutenues par la Russie contre l'Empire ottoman déliquescent. Dostoïevski se souvient de la guerre de Crimée et raille les Slaves (la racine du mot, "esclave", étant toujours dans son esprit) des Balkans, qui se querellent entre eux, ne se tournent vers la Russie que quand tout va mal mais sont plutôt enclins à se soumettre à l'Europe occidentale après avoir subi sans rechigner le joug musulman.
    C'est comme ça que je comprends ce texte en tout cas. Je ne suis pas sûr que Dostoïevski pense au nationalisme ukrainien (ou "petit-russe" à l'époque) que le pouvoir impérial impute plutôt à la Pologne.
    Je peux me tromper dans mon interprétation, mais je trouve que ce long texte mérite d'être expliqué et votre choix explicité si vous le citez.

  • J'aime bien votre commentaire mais dois-je vraiment dire "d'où je parle" ? Et quand même, qu'est-ce que l'original est bien écrit. Quand c'est bien écrit, il me plait de le lire à haute voix dans mon bureau et en fermant les portes pour éviter de finir à Sainte Anne.

  • Bien écrit, sans doute, mais je serais plus réservé sur la traduction. Et quand un Dostoïevski revenu de tout commente l'actualité de 1877 avec un goût certain de la polémique et du paradoxe, cela mérite une explication de texte.

Les commentaires sont fermés.