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18e dimanche après la Pentecôte

La lecture du bréviaire au troisième nocturne (dans le bréviaire monastique ou dans le bréviaire romain avant 1960) est le début du 50e sermon de saint Pierre Chrysologue. Voici ce qui suit.

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Basilique Saint Apollinaire le Neuf, Ravenne.

Il vient dans sa ville, et voici qu’on Lui apporte un paralytique, étendu sur un grabat. Jésus regarda et vit leur foi. Puis il dit au paralytique : Aie confiance, mon fils. Tes péchés te sont remis.

Le paralytique entend le pardon et se tait. Il ne remercie en aucune façon, parce qu’il recherchait plus la guérison du corps que celle de l’âme. Et il déplorait plus les misères temporelles d’un corps atrophié que les peines éternelles d’une âme paralysée, estimant la vie présente plus importante que la future. C’est avec raison que le Christ a eu égard à la foi des porteurs, et ne tint pas compte de la démence de celui qui était alité, pour que l’âme du paralytique soit guérie avant le corps par le suffrage d’une foi étrangère.

Regardant leur foi. Vous voyez dans ce cas-ci, mes frères, que Dieu ne cherche pas les volontés de ceux qui sont déraisonnables, n’attend pas la foi des ignorants, ne scrute pas les désirs insensés des infirmes, mais Il n’a pas empêché que ce qu’Il conférait par la seule grâce soit une réponse à la foi d’un autre. Et en vérité, mes frères quand donc le médecin des maladies cherche-t-il à complaire à ses patients, quand l’infirme demande toujours et exige des choses contraires à sa santé ? Voilà pourquoi il présente et applique à ceux qui ne le veulent pas le fer, ou le feu ou un breuvage amer, pour qu’une fois guéris, ils se réjouissent de la cure qu’ils ne pouvaient pas supporter quand ils étaient malades. Et si le médecin fait fi des injures, méprise les malédictions pour apporter de plein gré le salut et la vie aux malades et aux infirmes, à bien plus forte raison le Christ- médecin attire-t-Il malgré eux au salut par sa bonté divine, ceux qui sont infectés par les péchés, et sont atteints de la frénésie des crimes. O si nous voulions, mes frères, si nous voulions observer attentivement toute la paralysie de notre esprit, examiner notre âme privée des vertus étendue dans les sentiers des vices, il nous arriverait de comprendre comment le Christ regarde continuellement nos volontés coupables, nous attire aux remèdes salutaires, et nous harcèle malgré nous.

Mon fils, tes péchés te sont remis. En parlant ainsi, Il a voulu qu’on Le considère comme le Dieu que l’homme cachait aux yeux humains. Par les prodiges et les miracles, Il était comparable aux prophètes qui eux aussi, mais par Lui, avaient opéré des prodiges. Que pardonner aux péchés est une chose qui n’appartient pas à l’homme mais est une prérogative divine insigne, Dieu l’avait gravé dans les cœurs humains. La jalousie des Pharisiens en est une preuve : Tes péchés te sont remis. Les Pharisiens répondirent : Il blasphème ! Qui peut remettre les péchés sinon Dieu ? Pharisien, toi qui ignores en sachant, qui renies en professant, tu réfutes en attestant. Si c’est Dieu qui remet les péchés, pourquoi le Christ n’est-Il pas Dieu pour toi, Lui qui par l’apport de sa seule miséricorde a enlevé tous les péchés du monde. Nous en avons la preuve. Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde.

Pour que tu puisses comprendre de plus grandes marques de sa divinité, rends-toi compte qu’Il a pénétré le secret de ton cœur. Reconnais qu’il s’est introduit jusque dans les replis de ta pensée. Comprends qu’Il a mis à nu les projets camouflés de ton cœur.

Et quand Jésus vit leurs pensées, il leur dit : Pourquoi ces mauvaises pensées dans vos cœurs ? Qu’est-ce qui est plus facile de dire : tes péchés te sont remis, ou bien : lève-toi et marche ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de remettre les péchés, il dit au paralytique : lève-toi, prends ton grabat et retourne dans ta maison. Et il se leva et retourna dans sa maison. Le scrutateur des âmes prévient les pensées malicieuses, et donne la preuve de sa divinité en faisant un miracle. Il raccorde les membres épars de son corps, resserre les nerfs, emboite les os, complète les viscères, ajuste les articulations, et répare le pied pour la course dans le cadavre redevenu vivant de ceux qui étaient ensevelis.

Prends ton grabat. Ce qui signifie : porte Celui qui porte, chante l’ambivalence de ton action, pour que ce qui est un témoignage de l’infirmité soit une preuve de la santé, pour que le lit de ta douleur soit le signe de ma guérison, et que la grandeur du poids du lit atteste la grandeur de la force reçue.

Va dans ta maison, de peur qu’une fois guéri par la foi chrétienne, tu demeures dans les voies de la perfidie judaïque.

Commentaires

  • Quelle chance d'avoir eu cette messe à l'introït majestueux ! Là où je vais à la messe, nous avons eu la solennité FACULTATIVE de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus comme nous aurons, dimanche prochain, celle de N.-D. du Rosaire. Et encore, il ne faut pas se plaindre ; l'Ordo 1965 de mon diocèse (Versailles) prévoyait deux autres solennités, àcette époque : le 12 septembre, celle de la Nativité de la sainte Vierge (que j'admets volontiers, vu l'antiquité de la fête et la dignité de la sainte Vierge) et le 19, celle de N.-D. des Sept Douleurs...

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