Jo Bidon avait promis « une réponse immédiate » de son gouvernement et avait sommé celui-ci de trouver « des mesures pour assurer que les femmes du Texas aient accès à l'avortement en toute sécurité et légalité ».
Le ministre de la Justice (dont le titre exact est procureur général), Merrick Garland a annoncé hier qu’il déposait une plainte contre l’Etat du Texas, parce que la loi qui interdit l’avortement au premier battement de cœur est « clairement inconstitutionnelle » : « Les États-Unis ont l'autorité et la responsabilité de veiller à ce qu'aucun État ne puisse priver des individus de leurs droits constitutionnels par le biais d'un régime législatif spécifiquement conçu pour empêcher la défense de ces droits. Le ministère de la Justice a pour responsabilité de défendre la Constitution des États-Unis et l'État de droit, aujourd'hui nous accomplissons ce devoir en déposant plainte. »
Le problème est que c’est la Cour suprême qui est chargée de défendre la Constitution, et que c’est la Cour suprême qui n’a pas jugé clairement anticonstitutionnelle la loi texane.
Le procureur général Merrick Garland obéit en toute indépendance au président Bidon (il a la bêtise de déclarer qu’il a pris sa décision « après un examen du droit et des faits » et non sous « pression » politique), mais en outre il a un compte personnel à régler avec la Cour suprême. En 2016 Obama voulait le nommer juge à la Cour suprême en remplacement de l’excellent Antonin Scalia qui avait eu la mauvaise idée de mourir. Mais les républicains du Sénat avaient refusé de l’auditionner peu avant l’élection présidentielle. Et en janvier 2017 Donald Trump nommait Neil Gorsuch. Lequel Gorsuch est un de ceux qui ont refusé de déclarer la loi texane anticonstitutionnelle…
Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, se dit confiant.