La fête de saint Joachim fut instituée et fixée au 20 mars par Jules II au début du XVIe siècle. Supprimée en 1568 par saint Pie V comme toutes les fêtes liées à des textes apocryphes, elle fut rétablie dès 1584 (comme celle de sainte Anne) par Grégoire XIII. En 1738 Clément XII la fixa au dimanche dans l’octave de l’Assomption. Saint Pie X l’assigna au 16 août.
Curieusement, l’introït et le graduel de la messe sont repris de la vigile de saint Laurent (il y a juste une semaine). L’offertoire est repris d’un commun des martyrs, et la communion d’un commun des évêques (et Joachim n’était ni l’un ni l’autre).
La mélodie de l’alléluia a été reprise d’un ancien alléluia d’une messe de dédicace des églises, dont le texte était : « O quam metuendus est locus iste… » Le nouveau texte, dans le missel, est : « O Jóachim, sanctæ conjux Annæ, pater almæ Vírginis, hic fámulis ferto salútis opem. » O Joachim, époux de sainte Anne, père de la glorieuse Vierge, aidez ici-bas au salut de vos serviteurs.
Mais cela ne colle pas avec la mélodie, qui ferait chanter « O Jóachim sanctæ — conjux Annæ », disjoignant le nom et la sainteté de la conjointe. On a donc transféré la sainteté d’Anne à Joachim : « O Jóachim sancte — conjux Annæ ». Et comme c’est sa fête, la logique musicale a judicieusement prévalu sur le texte.
Voici cet alléluia par les moniales d’Argentan :