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11e dimanche après la Pentecôte

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Gravure de Girolamo Frezza, d'après Carlo Maratti, Rome, 1704 (British Museum)

Honóra Dóminum de tua substántia, et de primítiis frugum tuárum : et implebúntur hórrea tua saturitáte, et vino torculária redundábunt.

Le bienheureux cardinal Schuster :

L’antienne pour la Communion est tirée des Proverbes (3, 9-10), en vertu d’une exception aux règles ordinaires de l’antiphonie classique, mais elle s’adapte trop bien au caractère de ces messes d’été, durant la saison de la moisson, pour que le rédacteur du sacramentaire grégorien ait pu renoncer à s’en servir : « Honore le Seigneur selon ton avoir, et offre-lui les prémices de ta moisson. En récompense, tes greniers seront remplis de blé, et ton pressoir distillera le vin en abondance. »

Le sens général de cette antienne est d’inculquer qu’il convient d’offrir au Seigneur et à l’Église les prémices des fruits de la terre, comme pour consacrer en elles la récolte tout entière. Bien plus, il était de règle, dans l’antiquité, que cette bénédiction des fruits nouveaux eût lieu peu après l’anamnèse, et c’est à elle que se rapportent, dans le Canon romain, ces paroles : Per quem haec omnia — c’est-à-dire les fruits — semper bona creas, sanctificas, vivificas, etc.

Il y a dans cette antienne, qui est longue pour une antienne de communion, une plénitude de joie, de confiance et d’amour, dans une profonde paix, sans accent particulier, sauf sur « horrea », cri d’admiration devant les greniers remplis grâce à Dieu. On notera aussi le clin d’œil vraiment amusant sur « vino ». Le neume de vino se termine sur fa-sol, et le sol prolongé, donc sur la tonique suivie de la note supérieure, ce qui est dans le plain chant la façon d’exprimer le point d’interrogation. On a récolté les fruits de la terre, certes, et les greniers sont pleins de blé, mais qu’en est-il du vin ? Le Seigneur bénirait-il aussi le vin ? Mais oui, les pressoirs débordent ! Telle est l’eucharistie : nous venons de communier au vin de la Vie.

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