Le 26 mai 1960, Jean XXIII canonisait Grégoire Barbarigo, juste à temps, ric-rac, pour que sa fête figure dans le missel publié cette année-là, qui est devenu celui de la « forme extraordinaire ».
On remarque sur la médaille commémorative que son nom est Barbadicus, donc en italien Barbadigo, ce que l’on voit aussi sur le martyrologe, et sur toutes les représentations où son nom est en latin (comme sur le portrait ci-dessus, réalisé in vivo par Ermanno Stroiffi). Sans doute parce que Barbarigo en latin devrait être Barbaricus, le barbare, et que ce serait inconvenant. En fait la grande famille vénitienne Barbarigo (éteinte en 1843) se vantait de devoir son nom à l’ancêtre Arrigo qui, ayant battu les Sarrasins en 880, était revenu avec une couronne formée de six barbes de mahométans, qui figurent sur le blason de part et d’autre des lions de Venise. Barba-Arrigo. Mais le nom, avec le suffixe vénitien -igo (issu du suffixe croato-slovène -itch) est bien Barbar-igo. (La famille vient de Muggia, la seule commune d’Istrie aujourd’hui italienne.)
La famille Barbarigo a donné deux doges à Venise, un glorieux commandant mort à Lépante, six évêques à l’Eglise, dont trois cardinaux, dont le saint.
Grégoire Barbarigo, évêque de Padoue de 1664 à sa mort en 1697, fut un véritable modèle de l’évêque selon le concile de Trente (catéchisme, séminaire, visite des paroisses), et il y ajouta le souci des Eglises d’Orient. Il participa à quatre conclaves et refusa deux fois d’être pape.
En 2019 j’avais donné un petit panorama des églises Saint-Grégoire-Barbarigo, aperçu des chefs-d’œuvre architecturaux dédiés à la nouvelle messe…
Commentaires
Modèle de l'évêque selon le concile de Trente, dites-vous, et canonisé juste à temps pour figurer au missel de référence avant le début de Vatican II... Saint Jean XIII, priez pour nous.