℟. Pater, peccávi in cælum, et coram te : jam non sum dignus vocári fílius tuus :
* Fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.
℣. Quanti mercenárii in domo patris mei abúndant pánibus, ego autem hic fame péreo ! Surgam, et ibo ad patrem meum, et dicam ei :
℟. Fac me sicut unum ex mercenáriis tuis.
Père, j’ai péché contre le ciel et à tes yeux ; je ne suis pas digne d’être appelé ton fils. * Traite-moi comme l’un de tes domestiques.
Combien de domestiques, dans la maison de mon père, ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, et j’irai vers mon père, et je lui dirai :
* Traite-moi comme l’un de tes domestiques.
C’est l’un des trois répons de matines, au cours du carême, qui reprennent l’évangile du jour (dans l’exacte version de la Vulgate). On remarquera sa construction. Il commence comme si le fils se confessait à son père. Mais c’est ce qu’il pensait qu’il dirait à son père. Le verset le souligne, en reprenant du répons, non ce que dit effectivement le fils à son père, mais ce qu’il ne lui dit pas, parce que son père l’a étreint et ne l’a pas laissé finir. Ce qui renforce le côté déjà si émouvant de la scène, qui jette une indicible lumière de tendresse sur le sacrement de pénitence.
Si l’on veut avoir un aperçu du chant de ce répons, on pourra écouter l’Oratoire d’Oxford. Malheureusement c’est du plain chant moderne, qui casse le mouvement en refusant les arsis et les thesis et paraît ânonner alors que ce sont de bons chanteurs.
En revanche j’ai trouvé une bonne interprétation du motet d’Adrian Willaert, par un ensemble allemand qui ne sacrifie à aucune des modes du moment. J’apprends que Singer Pur, c’est leur nom, a été formé par d’anciens petits chanteurs de Ratisbonne : les Regensburger Domspatzen, que dirigeait alors Georg Ratzinger…