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6e dimanche après la Pentecôte

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L’antienne de communion est atypique. Elle est notée avec la clé sur la troisième ligne, ce qui est généralement le fait du 7e mode (mode de sol, dominante ré), or elle est indiquée du 6e mode (mode de fa, dominante la). Sa finale n’est pas fa mais do, elle est donc transposée à la quinte, mais il y a un si bémol dans l’intonation…

En fait le début de l’antienne n’est pas en mode de fa mais en mode de sol (8e mode) transposé. Comme la fin de l’antienne est en 6e mode, elle est donc officiellement en 6e mode. Mais si on l’écrit comme doit l’être une mélodie du 6e mode, la quatrième note devrait être un mi bémol. Ce qui n’existe pas dans le plain chant grégorien. Donc on a transposé, afin que le mi bémol devienne un si bémol…

(Le fait que le début est du 8e mode se voit clairement dans l’introït du premier dimanche de l’Avent, et dans l’antienne de Magnificat de la vigile de Noël, qui commencent par la même formule.)

L’intonation est une belle révérence devant l’autel où va être immolée la victime. Puis la mélodie monte et s’épanouit en jubilation (sur hostiam, la victime… jubilatoire, qui en fait a déjà été immolée… ressuscitée et consommée), jubilation qui s’installe fermement sur la fin du mot. La deuxième phrase reprend un peu le même schéma, et chante sur… dicam, je dirai.

Circuíbo et immolábo in tabernáculo ejus hóstiam jubilatiónis : cantábo et psalmum dicam Dómino

Je ferai le tour (de l’autel) et j’immolerai dans son tabernacle une victime de jubilation : je chanterai et je dirai un psaume au Seigneur.

Commentaires

  • Passionnant. Juste un petit bémol:
    "Donc on a transposé, afin que le si bémol devienne un si bémol"
    Oui?

  • pour que le mi bémol devienne un si bémol. Bien sûr. Merci.

  • En fin d'article de Wikipédia sur le sixième mode on trouve :
    La communion « Circuibo » (vi° D.P.P.) est un cas unique dans le répertoire grégorien, où la corde modale semble changer de nature en cours de route (passage du ton au demi-ton inférieur) ; et la transcription de l'édition vaticane (sixième mode en do) reflète cette étrangeté. C'est en fait une pièce du septième mode dont la ligne mélodique a été corrompue ; et dont la restitution est donnée dans l'article septième mode.
    ... et dans l'article "septième mode":
    Le graduel Dominicain en donne une version qui paraît un peu mieux restituée: les trois premières notes de ''Cantabo'' y sont plus hautes d'un ton, et ils maintiennent le ''si'' bémol normal pour une teneur finale qui reste constamment de type A. La leçon dominicaine est transcrite sur un ''sol'', et est alors logiquement classée en huitième mode du fait de son appui à la quarte inférieure. Dans la mesure où les formules de type AB*A appartiennent au septième, il paraît cependant plus cohérent de la rattacher au septième mode, malgré son développement vers le grave. La figure ci-contre [sur Wikipédia] montre les différences entre les deux versions. L'exemple montre bien l'intérêt d'une analyse modale pour identifier des pièces qui ont subi des glissements mélodiques.

  • Le "Graduale novum" de 2011, qui a l'ambition de restituer les pièces du propre de la messe en application de SC 117, semble rétablir les choses : au lieu de la clé de do en deuxième ligne (et non troisième, si je ne m'abuse), nous l'avons en quatrième ; l'antienne commence donc par un fa et se termine sur la même note et le fa se transforme bien en si bémol. A part cela, on trouve quelques petites variantes, mais la quatrième note de l'intonation est également nuancée d'un bémol, mais c'est alors un mi.

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