Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

2e dimanche après la Pentecôte

Introït

Factus est Dóminus protéctor meus, et edúxit me in latitúdinem : salvum me fecit, quóniam vóluit me.
Díligam te. Dómine, virtus mea : Dóminus firmaméntum meum et refúgium meum et liberátor meus.

LE TEXTE

Il s’est fait, le Seigneur, mon protecteur. Il m’a tiré dehors, au large. Il m’a sauvé parce qu’il m’a voulu.

Ps.Je t’aimerai, Seigneur, ma force. Le Seigneur est mon abri, mon refuge et mon libérateur. Ps. XVII. 19, 20 – 2,3.

Ces deux versets du psaume XVII font allusion à l’un des nombreux incidents de la vie de David où, assailli par des ennemis puissants, il fut finalement délivré, « tiré au large » par le Seigneur.

L’Eglise s’en sert ici pour chanter elle aussi sa reconnaissance. Si souvent, au cours de son histoire, le Seigneur l’a tirée des mains de ceux qui voulaient la détruire ou, tout au moins, entraver sa liberté ! Avec elle nous pouvons tous dire notre propre gratitude car, en maintes circonstances, dont la plupart nous échappent, le Seigneur nous a « tirés au large », nous aussi, nous dégageant des horizons limités de la vie matérielle et nous plaçant dans les perspectives infinies de sa propre vie, tout à fait en dehors des atteintes de nos ennemis, si nous le voulons. Enfin par son sacrifice, et par l’Eucharistie qui nous en applique le mérite, il nous a sauvés. Et cela parce qu’il nous voulait : Quoniam voluisti me. Ce sont les mots les plus marquants du texte. Il faut les prendre dans leur sens strict. Il ne nous a pas gardés, protégés, sauvés parce qu’il avait quelque intérêt à le faire ; il ne nous a pas aimés parce qu’il y avait en nous quelque chose d’aimable qui l’attirait ; il nous a choisis dans un acte de sa volonté éternelle parce qu’il nous a voulus : c’est tout. Toute sa miséricordieuse bonté tient dans ce choix gratuit, pour lequel nous ne chanterons jamais assez notre reconnaissance.

LA MÉLODIE

L’intonation est toute pénétrée de joie. C’est celle du Gaudeámus, du Jubiláte, du Roráte. L’âme, dès le premier mot, exulte, toute au bonheur d’être libérée du péché et des limites étroites du monde, au large dans l’amour, fixée sur les horizons infinis de la Béatitude vers laquelle elle va. Après une nuance de vénération, qui l’incline en passant sur le mot Dóminus, la mélodie monte, en une progression ternaire légère et souple, vers la dominante d’où elle s’élance, de plus en plus ardente, sur les doubles notes de edúxit pour s’épanouir, large et éclatante, sur latitúdinem.
La seconde phrase est tout autre. Il s’agit du salut. L’âme n’exulte plus. C’est quelque chose de si profond, de si mystérieux que cette prédestination éternelle ! Elle se replie sur son bonheur, sa joie devient toute intérieure. La mélodie, après avoir souligné ne d’un salicus atteint la tonique, par une progression descendante, en s’étendant autant qu’elle peut sur toutes les syllabes elle remonte égrenant la reconnaissance sur les neumes qui se serrent, se multiplient, s’étalent enfin en une cadence que l’âme retient autant qu’elle peut, comme si elle ne pouvait se résoudre à cesser son chant.

Le Psaume alors, par son rythme plus vif, sort l’âme de sa contemplation et la fait chanter son amour en un bel accent de tendresse heureuse.

Dom Baron

Les commentaires sont fermés.