Videns Dóminus flentes soróres Lázari ad monuméntum, lacrimátus est coram Judǽis, et exclamávit : Lázare, veni foras : et pródiit ligátis mánibus et pédibus, qui fúerat quatriduánus mórtuus.
Le Seigneur voyant pleurer les sœurs de Lazare près du sépulcre pleura lui-même en présence des Juifs et s’écria : Lazare, viens dehors : et celui qui était mort depuis quatre jours parut ayant les pieds et les mains liés.
L’antienne pour la communion, contrairement à l’usage quadragésimal, est empruntée au texte évangélique précédemment lu, et provient de la liturgie ambrosienne, qui, dans le recueil de ses chants, accuse une certaine antériorité relativement à la liturgie romaine. Le videns Dominus, avec sa mélodie syllabique dans l’antiphonaire grégorien, est d’un effet merveilleux, surtout par l’élan du Lazare, veni foras, où l’artiste a voulu exprimer toute la puissance de l’affection de Jésus pour son ami. (…)
La résurrection de Lazare symbolise aussi le sacrement de la Pénitence. Jésus a seul la vertu de convertir les cœurs, mais il confie aux apôtres et aux prêtres la tâche de délier Lazare des bandelettes et du suaire sépulcral, pour que désormais il puisse marcher d’un pas rapide dans la voie des divins commandements.
Par les moniales d’Argentan, sous la direction de dom Gajard.