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Mardi de la quatrième semaine de carême

Le Seigneur monta donc ensuite à la fête, « alors que la fête était en son milieu, et il enseignait. Les juifs étaient étonnés et ils disaient : comment connaît-il les lettres, alors qu’il n’a pas étudié ? » Celui qui se cachait enseignait, il parlait en public et on ne l’arrêtait pas. En effet s’il se cachait c’était pour servir d’exemple ; et si on ne l’arrêtait pas, c’était l’effet de sa puissance. Mais, comme il enseignait, « les Juifs étaient étonnés ». Tous à la vérité, du moins je le pense, étaient étonnés, mais tous ne se convertissaient pas. Et d’où provenait cet étonnement ? C’est que beaucoup savaient où il était né, comment il avait été éduqué. Jamais ils ne l’avaient vu apprendre les lettres, pourtant ils l’entendaient discuter sur la loi, citer des témoignages de la loi, que personne ne pouvait citer sans les avoir lus, et que personne ne pouvait lire sans avoir appris les lettres, et c’est pourquoi ils s’étonnaient. Mais leur étonnement fut, pour le Maître, l’occasion de leur révéler plus profondément la vérité. Partant en effet de leur étonnement et de leurs paroles, le Seigneur leur dit quelque chose de profond qui mérite d’être examiné et expliqué avec plus de soin.

Que répond donc le Seigneur à ceux qui s’étonnaient qu’il sût les lettres sans les avoir apprises ? « Ma doctrine n’est pas de moi, mais de celui qui m’a envoyé. » Voici une première profondeur, car ces quelques mots semblent renfermer une contradiction. En effet, il ne dit pas : Cette doctrine n’est pas la mienne ; mais il dit : « Ma doctrine n’est pas à moi. » Si elle n’est pas à toi, comment est-elle la tienne ? Et si elle est la tienne, comment n’est-elle pas à toi ? Tu dis en effet l’un et l’autre : « c’est ma doctrine », et, « elle n’est pas à moi. » (…)

Si nous examinons avec attention ce que le saint Évangéliste dit de lui-même en son prologue : « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu », nous trouverons là la solution de la difficulté. Quelle est la doctrine du Père, si ce n’est le Verbe du Père ? Le Christ est donc lui-même la doctrine du Père, puisqu’il est le Verbe [la Parole] du Père. Comme un verbe [une parole] ne peut être le verbe [la parole] de personne, mais doit l’être de quelqu’un, il a pu dire également, d’une part, qu’il était lui-même sa propre doctrine, et d’autre part, qu’elle n’était pas de lui, puisqu’il est le Verbe du Père. Et, en effet, qu’y a-t-il qui soit plus à toi que toi-même ? et qu’y a-t-il aussi de moins à toi que toi-même, si ce que tu es appartient à quelqu’un ?

Saint Augustin, sermon 29 sur saint Jean, 2 et 3 (lecture des matines)

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