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Mercredi des quatre temps

Les Quatre Temps de carême ont ceci de particulier qu’ils ne se distinguent guère des autres jours du carême. Les Quatre Temps sont des jours de jeûne, les jours du carême aussi. Les ornements des Quatre Temps sont violets, ceux du carême aussi. Aux matines des Quatre Temps il y a la lecture de l’évangile et d’un commentaire patristique, aux féries du carême aussi… La seule différence est qu’en la messe de ce mercredi des Quatre Temps il y a deux lectures avant l’évangile : le jeûne de 40 jours de Moïse, et le jeûne de 40 jours d’Elie, les deux personnages qu’on retrouvera avec Jésus à la Transfiguration, commémorée samedi et dimanche prochains.

On remarque aussi que les chants de la messe de ce jour sont les mêmes que ceux de dimanche prochain, le deuxième dimanche de carême (sauf le trait, qui est celui des Rogations). En réalité c’est l’inverse. Aux premiers siècles la liturgie du samedi des Quatre Temps était une veillée qui se terminait le dimanche matin. Il n’y avait donc pas de formulaire de messe pour ce dimanche. Quand on institua la messe du deuxième dimanche, on reprit les chants du mercredi, et l’évangile de la veillée.

L’évangile de ce jour est composite. Il est formé de trois péricopes, et dans la première Jésus évoque deux personnages : Jonas, et la reine de Saba. Or les antiennes du Benedictus et du Magnificat, qui sont un peu les axes de l’office du jour, n’évoquent que Jonas, ou plus exactement le signe de Jonas, autrement dit la prophétie pascale.

Generátio hæc prava et pervérsa signum quærit : et signum non dábitur ei, nisi signum Jonæ prophétæ.

Cette génération dépravée et perverse demande un signe : et il ne lui sera pas donné de signe, sinon celui de Jonas.

Sicut fuit Jonas in ventre ceti tribus diébus et tribus nóctibus, ita erit Fílius hóminis in corde terræ.

De même que Jonas a été trois jours et trois nuits dans le ventre du gros poisson, de même le Fils de l’Homme sera dans le cœur de la terre.

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Pieter Lastman, 1621 (musée de Düsseldorf).

Commentaires

  • "Les Quatre Temps de carême ont ceci de particulier qu’ils ne se distinguent guère des autres jours du carême. Les Quatre Temps sont des jours de jeûne, les jours du carême aussi."

    Petite remarque de pinailleur : avant le Code de 1917, les Quatre-Temps demandaient théoriquement la même observance que les autres féries du Carême, à savoir le jeûne, qui incluait alors aussi l'abstinence. Avec le Code de 1917, l'abstinence est disjointe du jeûne et n'est plus requise que pour certains jours du Carême : pour les Cendres, les vendredis et les samedis (en France : mercredi au lieu du samedi) ainsi que les Quatre-Temps. (Selon le Code de 1983, seuls deux jours du Carême se distinguent des autres : les Cendres et le Vendredi saint, car... on y jeûne !)

  • Pour le "régime" 1983, j'ai oublié les vendredis, avec la seule abstinence...

  • Vous m'apprenez que selon saint Pie X le jeûne du carême durait 13 jours. Stupéfiant.

  • Euh... J'aurais dû écrire "les jours de semaine, en Carême" plutôt que "les féries", car jusqu'en 1960 (ou peut-être 1955), le sanctoral avait largement la préséance sur le temporal (en ce cas : à pinailleur [moi], pinailleur et demi ! Mais quitte à être précis...).

    C'est à l'occasion d'un séjour dans les Deux-Sèvres, plus précisément à Bressuire où subsiste la Petite Eglise de Vendée, que j'ai découvert l'observance quadragésimale d'avant la Révolution : abstinence de viande des Cendres au Samedi saint, dimanches compris, et jeûne tous les jours de semaine de cette même période, fêtes solennelles comprises. C'était, du moins en théorie, la pratique de l'Eglise universelle jusqu'à la promulgation du Code de 1917.

  • MAIS NON !

    Can. 1252
    1. abstinence le vendredi dans l'année.
    2. jeûne et abstinence mercredi des Cendres etc.
    3. Jeûne les autres jours de carême.

    Lex solius jejunii servanda est reliquis omnibus quadragesimae diebus.

    Je n'arrivais pas à croire que saint Pie X ait institué un carême de 13 jours, et ait fait mentir tous ceux qui parlaient du jeûne dans l'oraison du jour et ne jeûnaient pas.

    Cela dit on a osé inscrire dans ce code de 1917 que le jeûne consistait à manger trois fois par jour. Mais c'est une autre question.

  • J'avoue que je ne comprends pas votre compte...

    Voici les passages du canon 1252 du Code de 1917 concernant l'observance corporelle du Carême :

    "§2. Il y a des jours où sont prescrits à la fois le jeûne et l'abstinence : ce sont le mercredi des Cendres, les vendredis et samedis de carême, les jours des Quatre-Temps (…).

    §3. Il y a enfin des jours où seul le jeûne est prescrit ; ce sont tous les autres jours (reliquis omnibus ; littéralement : tous les jours restants) du Carême.

    §4. La loi de l'abstinence, ou de l'abstinence et du jeûne, ou du jeûne seul, cesse les dimanches et les fêtes de précepte, exceptées les fêtes qui tombent en Carême (…)."

    Donc, jeûne tous les quarante jours de Carême (du lundi au samedi), avec en plus abstinence les jours suivants : le mercredi des Cendres, tous les vendredis et samedis (en France, depuis 1924, le samedi est remplacé par le mercredi), et les quatre-temps...

    Par conséquent, selon le code pio-bénédictin de 1917, pas de bifteck aujourd'hui, France ou pas France :)

    Avant, c'était plus simple : jeûne des Cendres au Samedi saint, sauf les dimanches mais fêtes comprises ; abstinence pendant la même période, les dimanches et fêtes compris.

  • Oups... en relisant votre commentaire, je m'aperçois que je l'avais mal compris. J'ai pris les jours d'abstinence pour les jours de jeûne...

  • Quand on voit ce que nos pas si anciens s'infligeaient, je me dis que le Purgatoire doit être bien encombré depuis un demi siècle. Peut-être même bien que la Parousie arrivera qu'on n'aura pas fini la session de rattrapage...
    Blague à part, je me demande si le pouvoir des clés ne joue pas , au moins en partie: si l'Eglise nous demande moins de pénitence, Dieu en tient compte là-haut. De même que (en tout cas si j'ai compris un peu mon catéchisme) que la pénitence la plus importante est celle donnée par le prêtre à la fin de la confession. Elle n'efface pas tout, mais même si elle est légère, comme elle est "canonique" (il y a sans doute un meilleur mot), si on l'accomplit, elle compte beaucoup aux yeux de Dieu. Ou alors nos pasteurs nous joue un sale tour...

  • En cas de crime, l'argument "J'ai obéi à mes supérieurs" n'est jamais recevable, comme l'histoire le montre abondamment. Or nous sommes tous spirituellement des criminels.

  • L'histoire montre aussi abondamment que, pour faire une belle carrière dans le crime, il vaut mieux avoir des lieutenants qui s'occupent des basses œuvres. En dernière analyse, les criminels qui obéissent et ceux qui donnent les ordres s'en sortent tous très bien dans le camp des vainqueurs.

  • Le tableau est remarquable! Merci de l'avoir mis.

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