L’hymne des vêpres du mercredi, quatrième jour de la création. Traduction en vers de Jean Racine.
Cæli Deus sanctíssime,
Qui lúcidum centrum poli
Candóre pingis ígneo,
Augens decóro lúmine :
Dieu très saint du Ciel, qui peignez en traits de feu les espaces brillants du firmament, en les ornant des splendeurs de la lumière :
Grand Dieu, qui fais briller sur la voûte étoilée
Ton trône glorieux,
Et d’une blancheur vive à la pourpre mêlée
Peins le centre des cieux :
Quarto die qui flámmeam
Solis rotam constítuens,
Lunæ minístras órdinem,
Vagósque cursus síderum :
Vous qui, au quatrième jour, plaçant au ciel le globe embrasé du soleil, avez assigné à la lune son rôle et réglé les évolutions des astres :
Par toi roule à nos yeux, sur un char de lumière,
Le clair flambeau des jours ;
De tant d’astres par toi la lune en sa carrière
Voit le différent cours.
Ut nóctibus, vel lúmini
Diremptiónis términum,
Primórdiis et ménsium
Signum dares notíssimum ;
Afin de fixer le terme de séparation entre la nuit et le jour, et de marquer par un signe certain le commencement de chaque mois,
Ainsi sont séparés les jours des nuits prochaines,
Par d’immuables lois :
Ainsi tu fais connaître, à des marques certaines,
Les saisons et les mois.
Illúmina cor hóminum,
Abstérge sordes méntium :
Resólve culpæ vínculum :
Evérte moles críminum.
Illuminez le cœur des hommes, lavez les souillures de notre esprit ; dégagez-nous des liens du péché ; enlevez le fardeau de nos crimes.
Seigneur, répands sur nous ta lumière céleste,
Guéris des maux divers ;
Que ta main secourable, aux démons si funestes,
Brise enfin tous nos fers.
Præsta, Pater piíssime,
Patríque compar Unice,
Cum Spíritu Paráclito
Regnans per omne sæculum. Amen.
Règne, ô Père éternel, Fils, Sagesse incréée,
Esprit-Saint, Dieu de paix,
Qui fais changer des temps l’inconstante durée,
Et ne changes jamais.