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Lucis Creator optime

Les hymnes des vêpres sont particulières : elles sont parfois appelées hexaméron vespéral, parce qu’elles chantent les six jours de la création. On les a attribuées à saint Ambroise, parce qu’elles sont « ambrosiennes » et que l’évêque de Milan avait écrit un Hemaméron : un commentaire de six jours de la Création dans la Genèse. Puis elles furent attribuées à saint Grégoire le Grand, mais pas avant le XVIe siècle, semble-t-il. Cela dit, selon les historiens modernes, elles sont aussi anciennes, ou presque aussi anciennes, que saint Grégoire.

La série commence le dimanche, par la création de la lumière. Je donne d’abord une traduction littérale (du Psautier latin-français du bréviaire monastique, Desclée,1938, réédité par Le Barroux) puis la magnifique paraphrase de Lemaître de Sacy (Heures de Port-Royal).

Lucis Creátor óptime,
Lucem diérum próferens,
Primórdiis lucis novæ,
Mundi parans oríginem:

O Très bon Créateur de la lumière, qui faites naître la clarté des jours ; aux premiers rayons de la lumière nouvelle, vous préparez l'origine du monde.

Principe de splendeur, grand Dieu, source féconde
D'immortelle beauté,
Qui fis les premiers traits du grand tableau du monde
En formant ta clarté,

Qui mane junctum vésperi
Diem vocári prǽcipis:
Tetrum chaos illábitur,
Audi preces cum flétibus.

Vous, qui faites appeler jour le temps qui s'écoule du matin au soir ; voici l'approche de la nuit, écoutez nos prières mêlées de larmes ;

Toi en qui le jour luit, par qui la nuit efface
Les plus vives couleurs,
Le soleil s'abaissant luit dans nous par ta grâce,
Ois la voix de nos pleurs,

Ne mens graváta crimine,
Vitæ sit exsul múnere,
Dum nil perénne cógitat,
Seséque culpis ílligat.

Ne permettez pas que notre âme, chargée de crimes soit privée du bienfait de la vie, tandis que sans penser à l'éternité, elle s'embarrasse dans les liens du péché.

Ne permets que notre âme au crime abandonnée
Vive morte à tes yeux,
Et que ses passions la tiennent enchaînée
Dans un oubli des cieux.

Cælorum pulset intimum:
Vitale tollat prǽmium:
Vitémus omne nóxium:
Purgémus omne péssimum.

Qu'elle frappe enfin à la porte du ciel ; qu'elle remporte la récompense de la vie ; qu'elle évite tout mal et se purifie de toute iniquité.

Fais monter jusqu'à toi sa prière brûlante,
Et descend dans son cœur,
Préviens ses maux futurs, guéris la fièvre ardente
Qui nourrit sa langueur.

Præsta, Pater piíssime,
Patríque compar Únice,
Cum Spíritu Paráclito
Regnans per omne sǽculum. Amen.

Accordez-nous cette grâce, Père très miséricordieux, ainsi que vous, Fils unique, égal au Père, qui, avec l'Esprit Consolateur, régnez à jamais. Ainsi soit-il.

Accomplis nos désirs, Père saint, Fils du Père
Esprit, amour des deux,
Dont l'homme adore en terre, et l'ange au ciel révère
L'empire bienheureux.

Commentaires

  • Pour ceux que ça intéresse, Solesmes a publié un livre qui étudie précisément chaque hymne, avec une présenation historique. Ca se lit bien.
    http://www.solesmes.com/node/9181

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