Les élections législatives ont eu lieu le 30 septembre 2008 au Kurdistan irakien. Elles se sont soldées par une victoire du « parti démocratique du Kurdistan », à savoir le clan Barzani (qui règne à Erbil), d’autant que l’« Union patriotique du Kurdistan », à savoir le clan Talabani (qui règne à Souleimaniya) a subi une scission, intitulée « le Changement ». Mais les Barzani n’ont pas la majorité absolue, et les tractations sur le partage des postes ont été laborieuses. Finalement le gouvernement a été investi mercredi par le Parlement. Le président de la région est Nechirvan Barzani, petit-fils de Moustafa Barzani et neveu de Massoud Barzani. Le Premier ministre est Masrour Barzani, fils de Massoud Barzani et petit-fils de Moustafa Barzani. Le vice-Premier ministre est Qoubad Talabani, fils de Jalal Talabani qui avait été Premier ministre avant Massoud Barzani, et le ministre de l’agriculture est la cousine Begard Talabani. Le clan Barzani a dû s’engager à soutenir le candidat du clan Talabani comme gouverneur de Kirkouk (ce qui n’est pas difficile puisque Kirkouk est dans le domaine des Talabani) et le clan Talabani s’est engagé à soutenir la candidature d’un membre du clan Barzani comme ministre de la Justice… d’Irak. Etc.
Tout cela pour ajouter qu’il y a forcément un ministre chrétien, candidat et chef de l’« Alliance de l’union nationale » qui regroupe les communautés syriaques du Kurdistan (assyriens, syriaques, chaldéens). Ce ministre est Ano Jawhar Abdulmasih Abdoka, et il est ministre des Transports et des Communications. Il a prêté serment sur la Bible : une Bible syriaque du XVIIe siècle partiellement brûlée par l’Etat islamique, afin de « prouver que les chrétiens resteront une composante essentielle » de la région. C’est un défi pour les chrétiens de rester « sur la terre de nos pères », a-t-il déclaré, soulignant que par son geste il entend affirmer l’appartenance chrétienne en même temps que le lien entre « la plaine de Ninive, l’Irak, la Mésopotamie et le Kurdistan », qui sont « nos terres ».
On notera aussi que dans son discours d’investiture Masrour Barzani n’a pas repris l’antienne de l’indépendance du Kurdistan, mais a au contraire appelé au renforcement des liens avec Bagdad.
Commentaires
C'est compliqué, mais j'en ai compris trois choses :
- si l'on doit faire un Kurdistan, ce n'est sûrement pas au profit de la mafia Barzani ;
- le Kurdistan historique n'est ni en Irak, ni en Syrie, ni en Iran, mais en Turquie ;
- il y a des gens qui voudraient faire le grand Machinchouette (innommable, avec la nouvelle loi), qui à défaut foutent le bordel partout, et qui trouvent qu'instrumentaliser les Kurdes fait partie des moyens d'arriver à leurs fins.
Vous savez pertinemment que la loi Avia n’a pas encore été votée, donc ne jouez pas au pauvre martyr qu’on essaye de bâillonner.
Tout est la faute des juifs, tout le temps, en tout endroit. C’est ça, non ?
Vous êtes dérangé.
Je n'avais pas parlé des Israéliens, et encore moins des juifs. C'est d'ailleurs une question, posée par la loi Avia, de savoir s'il sera encore possible de critiquer un Etat voyou et criminel sans que des ressortissants français, qui s'y sentent liés pour des raisons obscures, ne vous prennent à parti sur un blog catholique en attendant de vous traîner devant les tribunaux. Vous êtes un idiot avec des œillères, Curmudgeon.
Cela ne me dérange d'ailleurs pas d'être hors-la-loi, dans le pays où j'ai le malheur de vivre.
A Stavrolus
C'est surtout facile d'être hors la loi quand c'est le propriétaire du blog qui est pénalement responsable.
A Curmudgeon
On n'a pas attendu la loi Avia pour avoir la batterie nécessaire à la répression des idées non conformes. La loi Avia ne fera que renforcer - et surtout préciser pour internet - ce qui existe déjà.
En même temps, je fais désormais très attention aux propos que je tiens sur votre blog. Et il est assez remarquable que Curmudgeon réagisse de manière épidermique à quelques observations concernant les Kurdes, ou indirectement l'Etat d'Israël puisque le clan Barzani peut s'honorer de tout un album de photos avec Netanyahu. C'est pourquoi je pose la question : un national français juif, de quel pays se sent-il ressortissant ?
Du reste, incidemment, je n'ai pas plus de sympathie ni de respect pour le gouvernement français que pour celui d'Israël. Qu'un professeur de droit américain considère aujourd'hui la France comme la "première menace contre la liberté d’expression" n'en fait pas à mes yeux un affreux "antifrançais". Bien au contraire.