Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Si oblitus fuero tui

Screenshot_2019-05-21 e-codices – Virtual Manuscript Library of Switzerland(1).png

℟. Si oblítus fúero tui, allelúia, obliviscátur mei déxtera mea:
* Adhǽreat lingua mea fáucibus meis, si non memínero tui, allelúia, allelúia.
. Super flúmina Babylónis illic sédimus et flévimus, dum recordarémur tui, Sion.
℟. Adhǽreat lingua mea fáucibus meis, si non memínero tui, allelúia, allelúia.

Si je t’oublie, alléluia, que ma droite t’oublie. Que ma langue se colle à mon palais, si je ne me souviens pas de toi, alléluia, alléluia.
Sur les fleuves de Babylone, là nous nous sommes assis et nous avons pleuré, en nous souvenant de toi, Sion.

Le psaume d’où est tiré ce répons de matines est l’un des plus célèbres (il a donné un « tube » : « By the rivers of Babylon », et a inspiré le chœur le plus connu de Verdi : « Va pensiero »), et surtout c’est l’un des plus tristes du psautier : les Hébreux en exil pleurent leur patrie perdue. Mais on y ajoute des alléluias, et ça fait un chant pascal : car notre exil dans cette vallée de larmes ne durera pas, le Seigneur est ressuscité et il nous emmène dans son Royaume qui est notre vraie patrie…

Screenshot_2019-05-21 e-codices – Virtual Manuscript Library of Switzerland.png

Antiphonaire des cordeliers de Fribourg, autour de 1300

Commentaires

  • La traduction de la première ligne, c'est plutôt, me semble-t-il :

    - Si je suis oublié de toi, qua ma main droite m'oublie !"

  • Obliviscor a, dit Gaffiot, essentiellement un sens actif, même s'il arrive qu'il ait un sens passif. Quoi qu'il en soit personne n'a traduit ce verset autrement que "si je t"oublie (Jérusalem)", dans toutes les langues.

    En français ici:
    http://djep.hd.free.fr/LaReferenceBiblique/?Livre=19&Chap=137&Vers=5

  • Je vois que vos cours de latin sont loin.
    Obliviscor est un verbe déponent; il se conjugue à la voix passive, avec un sens actif.

    http://www.dicolatin.com/FR/LAK/0/OBLIVISCOR/index.htm

  • Oui, obliviscor est un verbe déponent, donc de forme passive mais de sens actif.

    Au passage, ce site est pratique, car il confronte deux gros dictionnaires plus le Gaffiot :

    https://lsj.gr/wiki/obliviscor

    Aussi :
    https://www.latin-is-simple.com/en/vocabulary/verb/5049/

    Aussi :
    http://www.mlat.uzh.ch/MLS/info_frame.php?tabelle=Biblia_cps0&w=oblitus&tree=obliviscor%20V:PTC:nom&lang=0&inframe=1

  • Je bats ma coulpe !

    Merci à tous les bons professeurs qui me rafraîchissent la mémoire.

  • Il faut bien reconnaître que les verbes déponents sont une tribu un peu vicieuse. On les trouve en latin, en grec ancien (erkhomai, venir ; gignomai, devenir...), en albanais.

    Des linguistes astucieux ont fait observer qu’on tombe parfois (dans des coins discrets) sur des verbes « anti-déponents » dans des langues romanes comme le roumain, l’italien, le français.

    En effet, en français, « un livre à lire par tous » emploie le verbe « lire » à l’infinitif actif, mais le verbe doit ici être compris avec un sens qui est celui du passif : « un livre à être lu par tous ».

    De même, en anglais, on dit « a book that sells well », un livre qui se vend bien, alors même que le livre est vendu, mais ne vend rien du tout. Ça commence à passer un petit peu en français, pas seulement au Québec, mais même parfois en France : « Ça vend bien ».

Les commentaires sont fermés.