Ego autem cum justítia apparébo in conspéctu tuo : satiábor, dum manifestábitur glória tua.
Exáudi, Dómine, justitiam meam : inténde deprecatióni meæ.
Pour moi c’est par la justice que je serai admis en votre présence : je serai rassasié lorsque se manifestera votre gloire.
Exaucez, Seigneur, ma justice ; soyez attentif à ma supplication.
(Remarquer la plénitude de contentement de la mélodie de « satiabor ».)
Dom Pius Parsch :
L’Introit est une magnifique prière qui nous suggère de nombreuses pensées : « Pour moi, je paraîtrai dans la justice, devant ta face ; je serai rassasié quand ta gloire se révélera. » Nous nous demandons : Qui parle ainsi ? On peut mettre ces paroles dans la bouche des catéchumènes, des pénitents, des fidèles, qui font leur entrée. Plus tard, ce sera l’espérance pascale ; maintenant, ils sont encore dans l’humiliation du Carême. Dans la nuit de Pâques, les catéchumènes paraîtront en habits blancs devant la face du Seigneur et se rassasieront du pain de vie. Les pénitents seront réconciliés le Jeudi Saint. Quant aux fidèles, ils goûtent déjà, par avance, au Saint Sacrifice et dans la communion, la gloire pascale. Pour ces trois groupes, cette parole est le but du long voyage de Carême, qui est décrit en termes très beaux dans le psaume entier (l’antienne est le dernier verset du psaume [16]) : « Écoute, Seigneur, ma juste prière, fais attention à ma supplication... Tu éprouves mon cœur et le visite pendant la nuit... à cause de tes commandements j’ai dû suivre une voie pénible... » — Cependant, nous pouvons aussi mettre cette parole dans la bouche du Christ et dans celle de saint Vital [la “station” romaine du jour est l’église du martyr saint Vital]. Eux aussi marchent vers le but du « pénible chemin » de la souffrance, dans lequel ils sont entrés. L’Introït est, en tout cas, une belle prière d’entrée, que nous pourrions réciter comme oraison jaculatoire avant la messe. Dans chaque messe, nous contemplons la face du Seigneur (Canon) et nous nous rassasions de sa gloire (Communion).