Le pape a autorisé hier la publication de décrets concernant des causes de béatifications.
Notamment la reconnaissance du martyre de sept évêques de l’Eglise grecque-catholique roumaine tués en haine de la foi en Roumanie communiste entre 1950 et 1970, après que le culte grec-catholique fut interdit (et que de nombreux prêtres devinrent orthodoxes pour échapper à la répression).
Vasile Aftenie, évêque auxiliaire du métropolite de l’Eglise grecque-catholique roumaine. Arrêté le 28 octobre 1948 pour sa fidélité à Rome, il est torturé, mutilé, puis tué le 10 mai 1950. Comme il est trop grand pour la caisse qui doit servir de cercueil, on lui coupe les pieds. Sur sa tombe il y aura seulement « V.A. 1950 ».
Ioan Bălan, recteur de l’académie de théologie de Blaj puis évêque de Lugoj. Refusant de devenir orthodoxe, il est envoyé de prison en monastères orthodoxes où il finit par tomber gravement malade. Il meurt à l’hôpital de Bucarest sans jamais avoir été jugé.
Tit-Liviu Chinezu, fils de prêtre, docteur en théologie, arrêté en 1948, sacré secrètement en décembre 1949 par des évêques emprisonné, jamais jugé, mort de froid en prison en 1955.
Alexandru Rusu, recteur de l’académie théologique de Blaj, sénateur au Parlement roumain, évêque du nouveau diocèse du Maramureș, élu métropolite de l’Eglise grecque-catholique en 1946, non reconnu par le gouvernement (il n’y aura pas de métropolite jusqu’en 1990). Arrêté en octobre 1948, il va de prisons en monastères orthodoxes et finalement il meurt en prison en 1963. Il est enterré dans le cimetière des détenus politiques, qui est ensuite labouré.
Ioan Suciu, évêque auxiliaire d’Oradea-Mare puis administrateur apostolique du diocèse de Blaj, il est arrêté en octobre 1948, et meurt de faim en prison en juin 1953.
Valeriu-Traian Frentiu, fils de prêtre, évêque de Lugoj, puis d’Oradea, puis administrateur apostolique de l'archidiocèse d'Alba Iulia et Fagaras pendant la guerre avant de retourner à Oradea, arrêté en octobre 1948, il meurt en prison en 1952.
Iuliu Hossu, évêque de Gherla, et administrateur apostolique de Maramureș puis d’Oradea Mare. Le 1er octobre 1948, 36 prêtres grecs-catholiques rassemblés à Cluj par le pouvoir signent leur adhésion à l’Eglise orthodoxe. Le jour même, Mgr Hossu signe un décret constatant l’excommunication de ces prêtres. Arrêté, il est emprisonné puis envoyé dans un monastère orthodoxe. Il meurt en 1970. Paul VI l’avait créé cardinal in pectore l’année précédente.
Commentaires
Pour avoir une idée juste de la force d'âme de ces prélats grecs-catholiques roumains lire les mémoires de Virgil Gheorghiu (auteur de La Vingt-Cinquième Heure)
Quel martyre! Incroyable.