Missel de Bernhard von Rohr, archevêque de Salzbourg, vers 1481.
In sua própria veniénte Dómino, et sua própria eum bajulánte condicióne, quæ bajulátur ab ipso, et recapitulatiónem ejus, quæ in ligno fuit inobediéntiæ, per eam quæ in ligno est obediéntiam faciénte, et seductióne illa solúta, qua sedúcta est male illa, quæ jam viro destináta erat virgo Heva, per veritátem evangelizáta est bene ab Angelo jam sub viro Virgo María. Quemádmodum enim illa per angélicum sermónem sedúcta est, ut effúgeret Deum, prævaricáta verbum ejus: ita et hæc per angélicum sermónem evangelizáta est, ut portáret Deum, obédiens ejus verbo. Et sicut illa sedúcta est, ut effúgeret Deum; sic hæc suása est obedíre Deo, ut vírginis Hevæ Virgo María fíeret advocáta. Et quemádmodum adstríctum est morte genus humánum per vírginem, solvátur per Vírginem; æqua lance dispósita virginális inobediéntia, per virginálem obediéntiam.
Le Seigneur vient dans ses biens propres ; sa propre création le porte, elle-même portée par lui. Il opère, par l’obéissance manifestée par le bois, la récapitulation de cette désobéissance qui est venue par le bois. Cette malheureuse séduction d’Ève, vierge, déjà destinée à l’homme, est détruite. Par un ange l’heureuse annonce de la bonne nouvelle est faite dans la vérité à Marie, vierge, déjà sous la tutelle de l’homme. Car, de même qu’Ève est séduite par un discours angélique pour échapper à Dieu, en transgressant sa parole, ainsi Marie reçoit par un discours angélique l’annonce qu’elle portera Dieu en obéissant à sa parole. Et de même que la première fut séduite pour échapper à Dieu, ainsi la seconde est persuadée d’obéir à Dieu de sorte que la Vierge Marie devient l’avocate de la vierge Ève. Comme la race humaine est soumise à la mort par une vierge, elle est aussi délivrée par une vierge ; la désobéissance d’une vierge est contrebalancée par l’obéissance d’une vierge.
Saint Irénée, Contre les hérésies, 5, 19.