Le cardinal Robert Sarah (qui sera demain et après-demain à Lourdes) nous apprend sur Facebook et Twitter :
Je suis heureux d’annoncer la sortie en France - le 20 mars prochain - de mon nouveau livre réalisé avec Nicolas Diat et dont le titre sera : "Le soir approche et déjà le jour baisse". Mon analyse portera sur la profonde crise spirituelle, morale et politique du monde contemporain.
Après "Dieu ou rien", et "La force du silence", "Le soir approche et déjà le jour baisse" est le dernier tome du triptyque que j’ai voulu écrire. Ce livre sera le plus important. Car je considère que la décadence de notre époque a tous les visages d’un péril mortel.
Commentaires
Dommage que le titre soit si mauvais.
En français, on dit "et déjà la nuit tombe"
Fayard n'a plus d'"agrégés sachant écrire", comme disait De Gaulle.
Oh, Marie, les disciples d'Emmaüs...
Sur quels arguments peut-on s’appuyer pour affirmer aussi péremptoirement que « le jour baisse » ne serait pas du bon français ?
Tous les gros dictionnaires vous contredisent.
Le Trésor de la langue française, à l’article « baisser » donne « le jour baisse » sous la plume de Verlaine et d’Anna de Noailles, et par extension « le soir baisse » sous celle de Taine (section III, B.1).
Voir également Littré, section 9.
Voir également le Dictionnaire de l’Académie française (9ème édition), section 4.
« BAISSER, se dit aussi de ce qui devient plus foible, qui decroist. Ce malade baisse fort, il faut donner ordre à sa conscience. la riviere baisse & diminuë à veuë d'oeuil. On dit, La mer baisse, quand elle est dans son reflus. Le jour baisse, pour dire, Il s'en va nuit ».
Furetière, 1690
Exact ! On est au printemps, ce n'est pas encore la nuit.
"le jour baisse" est la traduction Crampon, mais Crampon avait évité : "le soir/le jour" en traduisant "Il se fait tard" pour le début de la phrase.
Lagrange, Buzy ont senti que ça ne passe pas, et traduisent "le jour est sur son déclin", où l'on retrouve la racine du KEKLIKEN du texte de saint Luc.
Ils reprennent en fait Lemaître de Sacy : "Il se fait tard et déjà le jour décline"
Qu’est-ce qui est « exact » ?
On peut toujours caresser telle ou telle préférence personnelle pour la traduction d’un minuscule passage de Luc 24, 29.
Pour autant, peut-on déclarer, de façon généralisante, que « le jour baisse » est du mauvais français, en invoquant des agrégés mythiques qui, eux, ne s‘autoriseraient pas de pareilles supposées déviations ?
Rien, dans le meilleur usage, depuis plus de trois siècles, ne va dans le sens de ce rigorisme incompréhensible.
@Curmudgeon Pourquoi vous ne pouvez jamais dire les choses calmement sans vous fâcher?On peut même faire des reproches sans amertume.
Je ne pense pas m’être fâché. G Marie le prend tout de suite de haut avec les gens de Fayard, traités implicitement d’incapables.
Cher Curmudgeon , peut-être pouvons-nous nous entendre ? Un titre comme IL SE FAIT TARD, ET LE JOUR BAISSE eût été très bien.
C'est sans doute ce JOUR après ce SOIR (fidèles au texte de Luc) qui passe mal en français, outre la longueur...
Mille excuses à Fayard, mais Claude Durand n'aurait pas laissé passer un titre impossible à mémoriser.
Si un titre a l'air mauvais, c'est qu'il est très bon. Vu le contexte, il arrache presque autant que Bagatelles pour un massacre : pauvre Bergog.
Il faut lire du Sarah comme antidote aux fumées de tous ces cardinaux et évêques pourris qui nous feraient perdre la foi.
C'est tout simplement la traduction liturgique officielle, que le préfet de la congrégation pour le culte divin emploie forcément s'il dit l'évangile en français, et pour le coup celle-là ne me gêne pas du tout.
D'autre part, le cardinal Sarah parle un français autrement plus correct que la plupart des auteurs actuels, et je ne me vois pas lui reprocher quoi que ce soit en cette matière : ses livres sont non seulement profonds, mais agréables à lire.
Le Cardinal Sarah n'est pas en cause. Un titre se discute forcément à plusieurs, surtout qu'il s'agit d'un livre-entretien.
Vous me donnez l'explication de ce titre... et ça ne me réconcilie pas avec nos traducteurs ecclésiastiques officiels.
Oui, titre ridicule! "Il est tard, passons sur l'autre rive" (Marc) aurait été aussi bien.