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Primo dierum omnium

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Ici « commencent les hymnes qu’appelle le cycle de l’année », nous dit le Breviarum franconicum du XIIe siècle (bibliothèque de la cathédrale de Cologne). Car c’est l’hymne des matines du dimanche : « Au premier de tous les jours, où paraît le monde créé… » Mais nous avons du mal aujourd’hui à lire un texte plein d’abréviations et qui ne va jamais à la ligne (il y a toutefois un point à la fin de chaque strophe, et une majuscule rouge pour commencer la suivante.)

Voici cette hymne, qu’on dit le plus souvent de saint Grégoire le Grand, avec sa « traduction » par Lemaistre de Sacy pour les Heures de Port-Royal.

En dessous, bréviaire de Paris du XIIIe siècle (BNF).

Primo diérum ómnium,
Quo mundus exstat cónditus
Vel quo resúrgens Cónditor
Nos morte victa líberat,

En ce premier des jours où l'air, la terre et l'onde
De rien furent tirés,
Où Jésus triomphant du fier prince du monde
Des chaînes de la mort a les liens délivrés,

Pulsis procul torpóribus,
Surgámus omnes ócius,
Et nocte quærámus Pium
Sicut prophétam nóvimus;

Bannissons le sommeil dont le charme agréable
Nous flatte et nous séduit,
Et suivons d'un grand roi l'ardeur infatigable,
Qui cherche et trouve Dieu dans l'horreur de la nuit.

Nostras preces ut áudiat,
Suamque dextram pórrigat,
Et expiátos sórdibus
Reddat polórum sédibus ;

Implorons de sa grâce et de sa main puissante
L'inébranlable appui,
Afin que l'âme faible en ses maux languissante
Par lui pure ici-bas règne au ciel avec lui.

Ut quique sacratíssimo
Hujus diéi témpore
Horis quiétis psálJimus,
Donis beátis múneret.

Attirons dans nos cœurs une riche influence
De son divin amour
En chantant nos saints airs dans ce profond silence
Au temps le plus sacré de tous les temps du jour.

Jam nunc, patérna cláritas,
Te postulámus áffatim,
Absit libído sórdidans,
Et omnis actus nóxius.

Ô Jésus du Très-Haut la splendeur et la force
Nous recourons à toi.
Bannis du vice impur l'enchanteresse amorce,
Et règle tous nos sens au compas de ta loi.

Ne fœda sit vel lúbrica
Compágo nostri córporis,
Per quam Avérni ígnibus
Ipsi cremémur ácrius.

Éteins ce feu brutal qui nos corps déshonore,
Et nous rend criminel.
Feu qui dans d'autres feux traînant ceux qu'il dévore,
Change un plaisir d'une heure en des maux éternels,

Ob hoc, Redémptor, quǽsumus
Ut probra nostra díluas,
Vitæ perénnis cómmoda
Nobis benígne cónferas;

Garde, divin Sauveur, d'un piège si funeste
Les membres de ton corps,
Verse en nous ces grands dons par qui ton bras céleste
Soutenant tes guerriers de faibles les rend forts,

Quo carnis actu éxsules,
EfFécti ipsi cǽlibes,
Ut præstolámur cérnui,
Melos canámus glóriæ.

Afin que l'âme pure, étouffant par ta crainte
Les attraits de ses sens,
Rende son humble hommage à ta majesté sainte,
Et relève ta gloire en l'ardeur de ses chants.

Præsta, Pater piíssime,
Patríque compar únice,
Cum Spíritu Paráclito
Regnans per omne sǽculum. Amen.

Accomplis nos désirs, grand Dieu, Père adorable,
Fils, Verbe égal à lui,
Esprit, amour des deux, dont l'empire ineffable
Aux siècles éternels sera tel qu'aujourd'hui.

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