La mairie de Paris a décerné hier la citoyenneté d’honneur à Oleg Sentsov. Le 20 septembre a marqué le 130e jour de « grève de la faim » de ce stakhanoviste de la non-alimentation, condamné à 20 ans de prison pour préparation d’attentats anti-russes.
On rappellera que le 21 août, à l’occasion du 100e jour de la grève de la faim, Le Monde avait titré : « Oleg Sentsov peut mourir à chaque minute qui passe ».
Mais il était déjà mourant début août : « L'état de santé d'Oleg Sentsov est catastrophique » (France Culture 9 août), « Oleg Sentsov en danger de mort après trois mois de grève de la faim » (Le Monde 9 août), « Dans un camp russe près du cercle arctique, la vie d’un jeune homme talentueux s’éteint », (La Croix, 10 août), « Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov dans un état critique », (Libération, 10 août), etc.
Il n’est toujours pas mort… Mais il est désormais parisien. D’honneur. Comme terroriste, ou comme imposteur ?
Commentaires
Je connaissais Ozu, Hitchcock et Fellini. Je ne connaissais pas Oleg Machinchouette.
ce n'est pas grave; vous n'avez jamais entendu parler des Poldèves ?
ça marche !
la presse de gauche marche maintenant sur les traces de l'Action Française
Si, comme lecteur acharné de Tintin, je connaissais le consul de Poldévie, confondu avec l'éponyme de la série en page 55 du Lotus bleu.
Il paraît que Tchang Tchong-Jen, qui a dessiné une partie de l'album (les arbres, c'est très frappant), a glissé des slogans révolutionnaires communistes dans les idéogrammes qui illustrent les pages.
Stavrolus n'aurait donc jamais entendu parler du drame poldève ?
dans les aventures de Tintin, j'ai surtout lu sur la Syldavie et la Bordurie
Je ne suis pas spécialiste des canulars de l'Action française, mais je viens de vous dire que si : page 55 du Lotus bleu. Hergé était un royaliste (secret de sa naissance) et un catholique de droite un peu anar, avant de virer guévariste zen. On peut même retrouver quelques imprécations du capitaine Haddock, et non des moindres, chez Céline, à qui il emprunte "Que le (grand) cric me croque !" et surtout "Mille sabords !".
Et dans le même LOTUS BLEU, une pleine page (fictive) du JOURNAL DE SHANGAI (vrai journal français) prouve qu'Hergé avait lu SHANGAI SECRET de Jean Fontenoy, autre anticommuniste très apprécié par l'AF et Maurras lui-même (voir le livre de Philippe Vilgier, JEAN FONTENOY, 2012)
Guevara zen cf les Picaros... et surtout ésotérico-soucoupiste tendance revue Planète et Matin des magiciens cf Vol 747
Déjà ça le travaillait depuis les Sept boules de cristal.
Le paysage mental d'Hergé sur 40 ans est assez étonnant
https://tintinomania.com/lhumour-de-herge-lotus-bleu/cases-consul-de-poldevie
"On peut même retrouver quelques imprécations du capitaine Haddock, et non des moindres, chez Céline, à qui il emprunte "Que le (grand) cric me croque !" et surtout "Mille sabords !"."
Excusez-moi de vous déranger encore avec mon héros préféré, mais je crois que j'ai fait une petite erreur. "Que le cric me croque !" est bien emprunté à Mort à Crédit et devient, dans la bouche du chevalier de Hadoque : "Que le grand cric me croque !" Pour "Mille sabords !", j'ai plus qu'un doute. C'est plutôt "Tonnerre de Brest !" qu'on trouve aussi, pour autant que la mémoire ne me fasse pas défaut, dans Mort à crédit.
Il y a une thèse controversée d'Emile Brami sur le sujet, car il rapproche les invectives du capitaine Haddock des élucubrations injurieuses de Bagatelles pour un massacre. Pour avoir lu cette satire cinq ou six fois, et connaissant Tintin par cœur, je puis assurer que ce rapprochement est inexact et peut-être malveillant, malgré cette case de la prépublication de L'Etoile mystérieuse en 1941 :
http://classic.tcj.com/tag/noah/page/23/
A mon sens, cela relève d'un humour anti-juif populaire et bon enfant, qui ne dérangerait personne, pourvu qu'il vise plutôt les Normands ou les Ecossais, même si la date fait problème.
Quant à Mort à Crédit, je suis assez sûr de mon fait (malgré une confusion entre les deux imprécations favorites du capitaine Haddock), car cela m'avait beaucoup frappé quand je l'ai lu.
Les deux "jurons", et non imprécations.
"Comme terroriste, ou comme imposteur ?"
Les deux
Cet Oleg bien dans la tradition des clowns russes de la regrettée Piste aux étoiles ou du Plus grand cabaret du monde, amuseur public de l'Occident, a trouvé son créneau et agite ses grelots sous nos yeux ébahis
Maintenant, je m'explique mieux l'affaire de Lattaquié et notre complicité dans le flingage israélo-franco-britannique d'un avion russe, tuant ses quinze membres d'équipage. C'était pour punir Poutine de garder le nouvel Eisenstein en prison.
Très bonne analyse des faits ici :
http://www.voltairenet.org/article203057.html
Chinois, catholique, Tchang Jong Jen n'a pas écrit des slogans communistes dans le Lotus bleu, mais anti-japonais ! Il y a assez de biographies documentées sur Hergé et son œuvre qui en attestent.
Ces slogans anti-japonais sont liés à l'occupation brutale de la Mandchourie par les Nippons en 1932, qui créent l'Etat fantoche du Mandchoukouo, officiellement dirigé par Pou Yi, ex-empereur de Chine. Homme de paille des Nippons, il n'avait aucun pouvoir. Les Japonais prenaient toutes les décisions qu'il devait avaliser, exploitant son prestige d'ancien empereur.
La mainmise des Japonais en Chine remontait à leurs "Vingt et une Demandes" de janvier 1915.
Pou-Yi n'était pas ex-empereur, il était toujours empereur mandchou
évidemment, les Mandchous avaient perdu la Chine
Je vous renvoie à un article du même site Tintinomania que Monsieur Daoudal m'a fait découvrir ce matin, site que je trouve en tout point remarquable :
https://tintinomania.com/tintin-tchang-espion-chinois
Mais je suis de votre avis : la thèse est certainement forcée. Qui veut noyer son chien... Crypto-communiste ou pas, Tchang a inspiré à Hergé deux chefs-d’œuvre du XXe siècle (l'autre étant Tintin au Tibet) ; et sa contribution au Lotus bleu est aussi déterminante que celle de Raimu à La Femme du boulanger. C'est sûrement en raison de cet apport artistique de haut niveau qu'Hergé a toujours vénéré Tchang, et qu'ayant entrepris de redessiner Le Lotus Bleu en 1946 (comme ses albums précédents), il s'est arrêté à la page 4. Aux premiers arbres esquissés d'un trait de pinceau, à la chinoise (bas de la page 5), il s'est dit "Non, décidément, je n'ai pas le droit de re-faire cela".