C’est dans un temps bien ingrat et difficile que les secrets desseins de Dieu ont appelé Notre petitesse à exercer la charge de suprême Pasteur sur tout le troupeau du Christ. L’homme ennemi rôde depuis longtemps autour de la bergerie et l’assiège d’embûches si perfidement calculées qu’on croit voir réalisée, maintenant plus que jamais, la prédiction de l’Apôtre aux Anciens de l’Eglise d’Ephèse : Je sais que parmi vous pénétreront des loups ravisseurs, qui n’épargneront pas le troupeau. (Act. XX, 29)
De cet amoindrissement des choses religieuses, tous ceux qui ont encore le zèle de la gloire divine recherchent les causes et les raisons ; les uns en donnent une, les autres une autre, et chacun selon son opinion propose des moyens différents pour défendre ou rétablir le règne de Dieu sur terre. Quant à Nous, Vénérables Frères, sans désapprouver le reste, Nous croyons qu’il faut adhérer au jugement de ceux qui attribuent le relâchement actuel des âmes et leur faiblesse, avec les maux si graves qui en résultent, principalement à l’ignorance des choses divines. C’est exactement ce que Dieu disait par la bouche du Prophète Osée : Il n’y a plus de science de Dieu sur la terre. La calomnie, le mensonge, l’homicide, le vol et l’adultère débordent, et le sang suit le sang. Voilà pourquoi la terre gémira et tous ceux qui l’habitent seront affaiblis. (Osée, IV, 1)
Et en effet, qu’il y ait actuellement dans le peuple chrétien bon nombre d’hommes absolument ignorants des choses qu’on doit connaître pour son salut éternel, c’est une plainte générale et malheureusement trop fondée. Et quand Nous parlons du peuple chrétien, Nous n’entendons pas seulement le petit peuple ou les gens de la classe inférieure, qui souvent trouvent encore une sorte d’excuse à leur ignorance, parce qu’ils dépendent de maîtres durs et ne sont guère libres de songer à eux-mêmes et à leurs intérêts. Il s’agit aussi et surtout de ceux qui, ne manquant ni de talent ni de culture, possèdent abondamment la science profane, mais qui, pour ce qui regarde la Religion, vivent absolument à l’aventure et sans réflexion. On peut à peine dire de quelles épaisses ténèbres ils sont enveloppés, et, chose plus affligeante, ils y demeurent tranquillement plongés ! Dieu, le souverain Auteur et Maître de toutes choses, la Sagesse de la Foi chrétienne, ils n’y pensent presque jamais. L’Incarnation du Verbe de Dieu, la Rédemption du genre humain accomplie par Lui, ils n’en savent rien ; rien non plus de la Grâce, qui est le grand moyen d’acquérir les biens éternels; rien de l’auguste Sacrifice ni des Sacrements, par lesquels nous obtenons et gardons en nous cette Grâce. Quant au péché, on ne tient nul compte de ce qu’il renferme de malice ou de honte; par suite, nul souci de l’éviter ou de s’en débarrasser; et ainsi l’on arrive au dernier jour. Alors, quand il ne reste à l’agonisant que quelques instants qui devraient être consacrés à des Actes d’amour pour Dieu, le Prêtre, afin de ne pas laisser perdre tout espoir de salut, est contraint de les employer à un enseignement sommaire de la Religion: trop heureux encore si le moribond n’est pas tellement dominé par une coupable ignorance, comme il arrive trop souvent, qu’il juge inutile toute intervention du prêtre et croie pouvoir, le cœur léger, sans avoir rien fait pour apaiser Dieu, entrer dans le redoutable chemin de l’Eternité. Aussi Notre prédécesseur Benoît XIV a eu raison d’écrire: Nous affirmons qu’une grande partie de ceux qui sont condamnés aux supplices éternels doivent cet irréparable malheur à l’ignorance des Mystères de la Foi, qu’on doit nécessairement savoir et croire pour être admis au nombre des élus. (Instit., XXVI, 18)
Les choses étant ainsi, comment s’étonner, Vénérables Frères, si l’on voit régner en ce moment et se développer de jour en jour, non point chez les nations barbares, mais parmi les peuples qui portent le nom de Chrétiens, une telle corruption de mœurs et une telle dépravation des habitudes ? L’Apôtre Paul, écrivant aux Ephésiens, disait: Que la fornication et tout genre d’impureté, ainsi que l’avarice, ne soient même pas nommés parmi vous, comme il convient à des Saints, et qu’il n’y ait aussi ni turpitude ni sots discours (Ephes., V, 3). Mais à cette sainteté et à cette pudeur qui refrènent les passions, il donne pour fondement l’intelligence des choses divines: Prenez donc garde, Frères, de marcher avec précaution, non comme des insensés, mais comme des sages. Ne devenez pas des imprévoyants, mais des hommes qui comprennent la Volonté de Dieu (Ephes., V, 15).
Et c’est avec grande raison. Car la volonté de l’homme garde à peine un reste de cet amour de l’honnête et du juste, que Dieu son Créateur avait mis en lui et qui l’entraînait en quelque sorte vers le bien, non pas apparent, mais réel. Dépravée par la corruption du péché originel et ne connaissant plus, pour ainsi dire, Dieu son Créateur, elle dirige toutes ses intentions vers l’amour de la vanité et la recherche du mensonge. Cette volonté égarée et aveuglée par les mauvaises passions a donc besoin d’un guide qui lui montre le chemin, pour la faire rentrer dans les sentiers de la justice qu’elle a eu le tort d’abandonner. Ce guide, nous n’avons pas à le chercher au dehors, il nous est donné par la nature: c’est notre intelligence. S’il lui manque la vraie Lumière, c’est à dire la connaissance des choses divines, ce sera l’histoire de l’aveugle conduisant un aveugle: tous deux tombent dans le fossé. Le saint roi David, louant Dieu d’avoir mis la lumière de la Vérité dans l’intelligence humaine, disait : La lumière de Votre face, ô Seigneur, est empreinte sur nous (Ps. IV, 7). Et l’effet de cette communication de la Lumière, il l’indique en ajoutant: Vous m’avez mis la joie dans mon cœur, - cette joie qui, dilatant notre cœur, nous fait courir dans la voie des divins Préceptes.
Début de l’encyclique Acerbo nimis, 15 avril 1905.
Commentaires
L’Antéchrist décrit par saint Pie X
Si grande est l’audace et si grande la rage avec lesquelles on se rue partout à l’attaque de la religion, on bat en brèche les dogmes de la foi, on tend d’un effort obstiné à anéantir tout rapport de l’homme avec la Divinité ! En revanche, et c’est là, au dire du même apôtre, le caractère propre de l’Antéchrist, l’homme, avec une témérité sans nom, a usurpé la place du Créateur en s’élevant au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu.
C’est à tel point que, impuissant à éteindre complètement en soi la notion, de Dieu, il secoue cependant le joug de sa majesté, et se dédie à lui-même le monde visible en guise de temple, où il prétend recevoir les adorations de ses semblables. Il siège dans le temple de Dieu, où il se montre comme s’il était Dieu lui-même.
Saint Pie X – E supremi apostolatus (1903)
"Je sais que parmi vous pénétreront des loups ravisseurs, qui n’épargneront pas le troupeau."
Ben voilà, c'est fait, prophétie réalisée avec Bergoglio, sa clique, ses pompes et ses œuvres.
Une fausse église, moderniste, s'est infiltrée dans les structures de l'Eglise catholique, en a parasité les postes d'autorité, et se fait passer pour elle.
Toutes les prophéties se réalisent, l'une après l'autre, devant nos yeux.
Mais il y a pire que ceux qui ont des yeux et ne voient pas: ce sont ceux qui s'aveuglent et ne VEULENT pas voir.