En Corée du Sud, l’avortement est théoriquement interdit sauf en cas de viol, d’inceste ou de risque grave pour la santé de la mère. Dans les faits la Corée du Sud est un des pays où l’avortement est une pratique courante. Il y a au moins 500.000 avortements par an (pour 51 millions d’habitants), mais comme ils sont clandestins on ne peut pas avoir de chiffre exact. Certains avancent les chiffres de 700.000 à 800.000. Une femme sur cinq dit y avoir déjà eu recours au moins une fois.
L’an dernier, une pétition « à la Maison Bleue » (sur le site du palais présidentiel), pour abolir la loi interdisant l’avortement, a réuni 235.000 signatures. Donc au-delà du seuil des 200.000 signatures qui oblige le gouvernement à traiter de la question. Le gouvernement a demandé à la Cour constitutionnelle de statuer. C’était le 25 mai dernier, le même jour que le référendum irlandais. Mais on attend toujours la réponse de la Cour constitutionnelle.
En attendant, le ministère de la Santé vient de « durcir » la loi. L’avortement est qualifié d'« action médicale immorale », et le médecin qui la pratique peut être suspendu pour un mois même sans condamnation pénale.
A vrai dire on ne voit pas ce que ça change, dans un pays où l’avortement est une industrie. A moins que certains médecins comprennent tout à coup que c’est immoral ?
En tout cas l’organisation des obstétriciens et gynécologues a réagi par… une grève des avortements. Parce que, explique la vice-présidente de l’association, ce qui est immoral c’est d’obliger des femmes jeunes ou pauvres à donner naissance à un enfant…
Commentaires
Est-ce que ce chiffre de 500 000 avortements clandestins, méfions nous toujours des chiffres trop rond, n'est pas de l'intoxication comme le chiffre similaire en France, qui avait en réalité été multiplié par dix pour faire énorme et choquer en vue de la légalisation ?
Je suis d'accord avec vous Robert, et pour la Corée, en 2012 les autorités donnaient le chiffre de 1,5 à 2 millions par an, c'est à dire n'importe quoi. En France les folles du planning donnaient le chiffre de 1 million d'avortements clandestins par an, avec des dizaines de milliers de femmes mourant dans d'atroces souffrances. Simone Veil avait annoncé 400 000 à l'assemblée nationale. Tous ces chiffres se sont avérés faux. Les avortements "clandestins" (environ 45000 en 1973) , comme aujourd'hui en Corée se faisaient dans les cliniques et hôpitaux sous l'étiquette IMG (autorisée depuis 1955 en France), fausse couche, curetage, ablation de kyste, etc...
La Corée a 10 millions de femmes en état de procréer et 500 000 avortements paraît énorme. A moins que tous les bébés filles soient liquidés, ce qui est invraisemblable. Il y a anguille sous roche.
Ce ne sont pas les partisans de la légalisation de l'avortement qui donnent ces chiffres pour attirer l'attention sur les femmes qui risquent leur vie dans les arrière-cuisines. Ces avortements sont réalisés dans les cliniques et les hôpitaux, au vu et au su de tous, mais ils ne sont pas comptabilisés comme tels parce que l'avortement est interdit... (D'où la grève des avortements interdits pour protester contre un renforcement de l'interdiction qui n'a jamais été respectée...)