La Nativité de saint Jean Baptiste est un écho, un pré-écho, de la Nativité du Christ. Le précurseur, purifié dans le sein de sa mère, annonce le Tout Pur (qui l’a purifié dans le sein de sa mère à la Visitation). L’une a lieu au solstice d’été, l’autre au solstice d’hiver. « Il faut qu’il croisse et que je diminue », dit le Baptiste lui-même (Jean 3,30).
Cet écho se retrouve même sur le plan des mélodies de la messe. Ainsi dans l’introït De ventre matris meae (Depuis le ventre de ma mère le Seigneur m’a appelé) retrouve-t-on, et deux fois de suite pour qu’on le remarque bien, la fin de l’introït de la messe de minuit Dominus dixit (Le Seigneur m’a dit… aujourd’hui je t’ai engendré).
La mélodie de l’Alélluia, quant à elle, est tout entière celle de l’Alléluia de la messe du jour de Noël. Qui est aussi celle de l’Epiphanie (et de quelques autres fêtes dont deux entre Noël et l’Epiphanie). Et c’est ici la mélodie qui prime : on l’a respectée jusqu’à admettre une césure entre « propheta » et « altisssimi » : « prophète, du Très-Haut ».
Et l’antienne de communion est inspirée de la mélodie de l’Alléluia (outre qu'elle soit sur le même texte) et communique donc un écho second de la Noël, qui est un triple écho :
N.B. Je découvre dans un article de New Liturgical Movement qu'il y avait autrefois trois messes de la Nativité de saint Jean Baptiste, comme les trois messes de Noël. La messe de l'aurore ne fut pas retenue dans le missel de saint Pie V.