Le commandant en chef des troupes birmanes dans le nord du pays a ordonné aux autorités religieuses chrétiennes de cesser toute communication avec les rebelles de l’Armée de l’Indépendance Kachin (KIA), sous peine d’encourir les condamnations pénales prévues par la loi.
Le président du Conseil des Eglises chrétiennes de l’Etat (les Kachins sont à 40% catholiques, 60% baptistes), le P Peter Hka Aung Tu, a répondu :
« L'engagement des communautés chrétiennes qui entretiennent des relations avec la KIA est uniquement lié aux activités de prière. Nous, les chrétiens, avons le devoir de prier pour eux, nous n'encourageons pas la KIA à tuer des gens, nous prions pour qu'ils s'assoient à des pourparlers de paix. » Les rebelles, ajoute-t-il, « représentent l'identité ethnique des Kachins ». Depuis des décennies ils sont engagés dans une lutte pour la liberté et la justice. « Il y a des Kachins qui ont pris les armes, mais beaucoup d'autres s'abstiennent de la lutte armée. La population est liée par de forts liens tribaux et la loi citée par les chefs militaires n'est pas adéquate. Chaque Kachin a en fait des parents dans les rangs de la KIA. »