L’introït Aqua sapientiae se présente d’une manière assez étrange, fait de deux parties différentes. La première se tient obstinément dans la tierce mineure aiguë, ré-fa, bâtie sur la dominante du 7e mode, avec broderie supérieure à la quarte sol, ou même une fois au la. N’était la quinte de l’intonation sol-ré, qui fait constamment sentir son influence, on se croirait dans le mode de ré, jusqu’à ce que la modulation de flectetur, avec son si bécarre exprimé, ramène la mélodie dans la quinte grave du mode de sol (7e mode), où elle va désormais évoluer jusqu’à la fin, non d’ailleurs sans une nouvelle incursion rapide dans la tierce mineure aiguë ré-fa.
Dom Joseph Gajard
Aqua sapiéntiæ potávit eos, allelúia : firmábitur in illis et non flectétur, allelúia : et exaltábit eos in ætérnum, allelúia, allelúia.
Confitémini Dómino et invocáte nomen ejus : annuntiáte inter gentes ópera ejus.
Il les a abreuvés de l’eau de la Sagesse, alléluia, elle s’établira en eux et les rendra inébranlables, alléluia, elle les élèvera en gloire à jamais, alléluia.
Célébrez le Seigneur et invoquez son nom : annoncez ses œuvres parmi les nations.
Par les moniales d’Argentan, direction dom Gajard, 1967.
Graduel pour l'église Sainte-Cécile du Transtévère à Rome, 1071, Fondation Martin Bodmer, Cod. Bodmer 74, Cologny.
Commentaires
Petite coquille : tierce mineure ré-fa
En effet. Et elle est de moi, bien sûr, pas de dom Gajard.
Merci.
Ce qui est très atypique c'est surtout la faiblesse du Si, qui devrait normalement être plus présent dans la partie basse, sur les cordes Sol-Si-Ré. Il est probable qu'il y a eu un certain nombre de montées du Si au Do sur cette pièce. J'y verrais bien le "én" de Sapientiae et la dernière note du premier Alleluia, par exemple.