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Jeudi de la quatrième semaine de carême

Dom Guéranger donne en ce jour, comme aperçu des autres liturgies, une hymne du bréviaire mozarabe. Cette hymne est en fait celle des Rameaux (premières vêpres, laudes, deuxièmes vêpres, et vêpres des lundi et mardi saints), mais elle convient très bien en ce jour où on lit aux catéchumènes le récit de deux résurrections.

Vocaris ad vitam, Sacrum Dei genus,
Creator asciscens, amat quæ condidit:
Redemptor attrahit benigno spiritu ;
Venite, dicit, vester unus sum Deus.

On t’appelle à la vie, peuple saint de Dieu ; le Créateur t’invite ; il aime l’œuvre de ses mains. Le Rédempteur dans sa bénignité attire les hommes ; il leur dit : Venez, je suis votre Dieu unique.

Prorsus relicto claritatis lumine
Ingens chaos vos pessime concluserat:
Locus beatitudinis jam non erat ;
Cruenta terra qua re mors intraverat.

Vous aviez fui l’éclat de la lumière ; un immense chaos vous environnait ; le séjour du bonheur n’était plus pour vous ; la mort sanglante avait fait son entrée sur la terre.

En, mitis adveni, creans, et recreans, Deus.
Potens, infirmitatis particeps vestræ
Valenter vos feram, concurrite ;
Ut jam receptet vos ovile gaudii.

Moi, le Dieu qui crée et qui ressuscite, je suis arrivé plein de douceur ; je viens participer à votre infirmité ; dans ma puissance je vous porterai sans effort ; accourez à moi ; le bercail joyeux est prêt à vous recevoir.

Signo crucis frons prænotetur indito :
Aures, et os perfusa signet unctio :
Præbete dictis cordis aurem : vividum
Confessionis personate canticum.

Le front va être marqué du signe de la croix ; les oreilles et la bouche seront consacrées par l’onction ; prêtez l’oreille du cœur à l’enseignement ; chantez avec ardeur le Symbole comme un cantique vivifiant.

Omnes novo estote læti nomine:
Omnes novæ sortis fovet hereditas:
Nullus manebit servus hosti subditus:
Eritis unius Dei regnum manens.

Réjouissez vous de votre nom nouveau ; vous êtes appelés à recueillir un nouvel héritage ; nul de vous ne sera désormais l’esclave soumis à son ennemi ; vous serez le royaume permanent du seul Dieu.

Honor sit æterno Deo, sit gloria
Uni Patri, ejusque soli Filio,
Cum Spiritu; quæ Trinitas perenniter
Vivit potens in sæculorum sæcula. Amen.

Honneur au Dieu éternel ; gloire au Père unique, au Fils unique aussi et à l’Esprit : Trinité qui vit, à jamais puissante, dans les siècles des siècles. Amen.

En fait, on voit dans les livres liturgiques mozarabes une autre strophe, qui est la deuxième, et dont le troisième vers est étrange, pour moi incompréhensible (est-ce pourquoi il ne figure pas dans l’Année liturgique ?) :

Damnationis vos jugum pressit grave ;
Collum dedistis ponderi nequitiæ ;
Os tranquillavit guttur, et pernicies ;
Substate, quicquid affluit, totum ruit.

Le joug de la condamnation vous opprima lourdement ;
Vous avez livré votre cou au poids de l’iniquité ;
….
tenez bon, quoi qu’il afflue, tout s’écroule.

Le site qui donne les textes mozarabes et leur traduction espagnole dit : « la peste a fermé le passage de la bouche à la gorge ». Mais je ne vois pas comment tranquillo pourrait vouloir dire « fermer le passage »…

Commentaires

  • de fait, il doit y avoir une erreur de copiste ; on ne voit pas bien en quoi "la gorge, et la destruction" (plutôt que "peste") ont pu "calmer la bouche"
    Vers 2 de la strophe, c'est : "VOUS avez prêté le cou au fardeau d'iniquité" (comme un boeuf à un joug)

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