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"Vérité hébraïque"

Le Vatican a publié le texte des additions au missel et à la « liturgie des heures » concernant la nouvelle fête de Marie Mère de l’Eglise fixée au lundi après la Pentecôte qui n’est plus le lundi de Pentecôte dans la néo-liturgie.

Et on tombe tout de suite sur une énormité : la première des deux premières lectures au choix est le « protévangile » de la Genèse, quand Dieu annonce à la femme qu’elle écrasera la tête du serpent. Or il faut lire le texte dans une version qui ne dit pas cela…

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« Le verset 15b doit être interprété selon la vérité hébraïque, comme dans la Néo-Vulgate ».

Ça commence donc par une insulte à saint Jérôme. Il disait avoir traduit la Bible « selon la vérité hébraïque » (c’est son expression), mais il avait tort, c’est la Néo-Vulgate qui a traduit selon la véritable vérité hébraïque…

Résultat : ce qui dans la Vulgate désigne l’Immaculée désigne désormais sa descendance, donc, peut-on éventuellement penser, le Christ. Pour une fête de la Sainte Vierge, on renie le texte de la Genèse qui désignait la Sainte Vierge…

Ce qu’on appelle aujourd’hui la vérité hébraïque est le texte publié par les rabbins au Xe siècle (après Jésus-Christ).

Dans ce texte il y a le pronom masculin : Dieu dit au serpent : « Il t’écrasera la tête ». Qui ça, il ? La descendance de la femme, qui en hébreu est un mot masculin.

Puisqu’en latin c’est un mot neutre, la Néo-Vulgate a mis le pronom neutre.

Saint Jérôme avait mis le pronom féminin : ipsa conteret caput tuum : « c'est elle, elle-même, qui t’écrasera la tête. »

Ce n’est pas la « vérité hébraïque » ? Voilà qui l’aurait fait hurler. Car il avait manifestement le pronom féminin dans le texte dont il disposait. Il faut savoir qu’entre le pronom masculin (hi) et le pronom féminin (hou) la seule différence est la longueur de la hampe d’une lettre (ו et י).

Or le prénom féminin n’est pas une invention de chrétien, il est nécessaire au parallélisme du texte : « elle t’écrasera la tête, et tu la guetteras au talon » (selon la traduction par saint Jérôme du verbe hébreu qui est le même dans les deux parties de la phrase et qui a les deux sens).

Inimicitias ponam inter te et mulierem,
et semen tuum et semen illius :
ipsa conteret caput tuum,
et tu insidiaberis calcaneo ejus.

Je mets une inimitié entre toi et la femme
entre ta descendance et sa descendance
elle t'écrasera la tête
et tu la guetteras son talon.

Le second distique, avec le "tu", renvoie au "toi" du début. Donc le pronom qui commence le distique renvoie à la "femme" du début.

La femme t’écrasera la tête, et toi le serpent tu chercheras à la mordre au talon. ("Entre ta descendance et sa descendance" indique que cela se fera beaucoup plus tard.)

Tel est le sens du texte. « La femme », c’est la Femme par excellence, celle que Jésus appelle ainsi, sa Mère. Celle qui dans son Immaculée Conception donne la signification ultime de sa Virginité : elle a vaincu le diable.

Et l’on fait une fête de la Sainte Vierge… pour nier la signification mariale de ce texte…

Commentaires

  • Dire que le féminin se défend me semble juste, dire qu'il est nécessaire me semble exagéré : les Orthodoxes qui suivent la Septante sont très dévôts à Marie, et pourtant ils ont le masculin et l'interprètent du Christ.

  • La question n'est pas là. Elle est que la liturgie latine tourne le dos à la tradition latine, et en invoquant une raison qui est fausse.

  • Il est temps de vous faire à l'idée que la liturgie latine est par essence évolutive selon les époques, et la liturgie byzantine par essence atemporelle.

    Rome a tout pouvoir de faire évoluer la liturgie latine. Dites-vous bien que la version à laquelle vous êtes attaché était inconnue de S. Jérôme et de S. Grégoire le Grand. Ils auraient été éberlués par la messe tridentine.

    Ne remontons pas à S. Pierre et sur sa réaction s'il avait été mis devant une messe de S. Pie V. Les Apôtres n'ont pas attendu la messe de S. Pie V, bonne pour une époque de chrétienté monarchique qui n'existe plus. Autre temps, autre liturgie. Seule importe et est inamovible, la consécration eucharistique.

    Hier la messe de Pie V, aujourd'hui la messe de Paul VI, demain la messe de Jean XXXV. Marchez avec votre temps.

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