A partir de dimanche prochain, l’Opéra de Florence présente une nouvelle production de Carmen, de Bizet.
L’action se passe au début des années 80 dans un camp de Roms méchamment évacué par la police.
Jusque-là, rien d’étonnant. On peut seulement se demander pourquoi l’action ne se passe pas dans une communauté juive déportée par les nazis. Je suppose que c’est parce que ça a déjà été fait. Mais il est curieux de situer l’action dans les années 80 alors que la plus élémentaire créativité imposerait de la situer chez les migrants en 2017…
Donc, aucune innovation de ce côté-là. Le dogme selon lequel le metteur en scène montre quelque chose qui n’a rien à voir avec l’opéra est respecté.
Mais l’actualité est néanmoins illustrée, par la dernière scène. Il s’agit de l’actualité des « agressions sexuelles ». Et en ce temps où l’on dénonce partout les « violences faites aux femmes », il était impossible de représenter un opéra où l’héroïne est tuée par un homme…
« On ne peut pas applaudir le meurtre d’une femme », dit le metteur en scène. Donc c’est Carmen qui va tuer don José. Parce qu’on peut évidemment applaudir le meurtre d’un homme… Lequel, à vrai dire, est complètement idiot, puisqu’au moment de mourir sous les coups de Carmen qui venge ainsi toutes les femmes « agressées », il dit aux policiers : « Vous pouvez m’arrêter. C’est moi qui l’ai tuée »…
Commentaires
Ben oui, Judith, par exemple, on peut l'admirer. C'est peut-être pour cette raison que le livre de Judith, connu par la Septante pourtant, n'est pas reçu par les Juifs et les Protestants.
Ou Charlotte Corday qui a sauvé combien de personnes de la guillotine en envoyant Marat en Enfer? La pauvre n'est pas en odeur de sainteté parmi les révolutionnaires et les tyrans (et le clergé moderniste). Si elle donnait des idées à nos contemporains, quel scandale!
Cette affaire m'a rappelé un article paru dans Daoudal Hebdo n° 83 (27 mai 2010) "quand l'opéra devient antichrétien". On y lisait déjà quelques exemples des délires de certains metteurs en scène. Apparemment ça ne s'arrange pas.
Le côté positif de l'histoire, c'est que le metteur en scène a été abondamment sifflé par le public et que les éditorialistes en Italie s'en sont donné à coeur joie en imaginant de nouvelles fins "politiquement correcte" pour Madame Butterfly, Othello...