Ceux qui n’ont pas la chance comme moi d’avoir chaque année la messe chantée de la Vigile de Noël l’auront cette année, puisque cette Vigile prime le quatrième dimanche de l’Avent (comme cela arrive une fois ou plus souvent deux fois par décennie).
Là où je suis pourtant logé à la même enseigne que tout le monde, c’est que l’alléluia de cette messe ne se chante que si la Vigile tombe un dimanche. C’est le pape saint Damase, nous dit le bienheureux cardinal Schuster, qui le prescrivit, sur le conseil de saint Jérôme, et cela fut confirmé par saint Grégoire le Grand (pour qu’il n’y ait pas de dimanche sans alléluia en dehors du carême, je pense).
Allelúia, allelúia. Crástina die delébitur iníquitas terræ : et regnábit super nos Salvátor mundi. Allelúia.
Alléluia, alléluia. Demain sera détruit le péché de la terre et sur nous régnera le Sauveur du monde.
C’est la même mélodie, claire et joyeuse, que l’alléluia de la fête des saints apôtres Philippe et Jacques, et l’alléluia de la fête de la sainte Trinité qu’on trouve aussi la veille au samedi des quatre temps de Pentecôte. Mais en ce jour le texte est un texte ad hoc. Il vient d’un livre apocryphe, le quatrième livre d’Esdras, 16,53 qui dit exactement :
adhuc pusillum et tolletur iniquitas a terra et justitia regnabit in nos.
encore un peu de temps et l’iniquité sera enlevée de la terre, et la justice régnera sur nous.