Extrait du sermon 144
Ne crains pas Marie. Pourquoi ? Parce que tu as trouvé grâce. Ce n’est pas celui qui a trouvé la grâce qui craint, mais celui qui l’a perdue. Elle l’a trouvée, à n’en pas douter, en concevant la grâce du germe céleste, elle qui, en enfantant, n’a pas perdu les insignes de sa virginité.
Ne crains pas Marie. Pourquoi craindrait-elle celle qui a conçu la Sécurité des êtres, qui a enfanté la Joie des siècles ? La crainte n’a pas sa place quand c’est Dieu qui opère, non l’humanité; là où il est question de force, non de pudeur. Qu’a-t-elle à craindre celle qui a reçu Celui que craignent tous ceux qui inspirent la terreur ? Qu’a-t-elle donc à craindre celle qui a le Juge pour plaider sa cause, et pour témoin, l’intégrité de son innocence ?
Ne crains pas, Marie. Tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Ce qui était au commencement auprès de Dieu, Dieu le Verbe, elle Le découvre dans son sein; et elle devient un grand temple de la Divinité, celle qui était un petit hospice de l’humanité; et Celui que la petitesse du corps humain ne contenait pas, la sublimité du sein virginal l’a reçu.
Voici que tu concevras dans ton sein. Par respect pour la langue, il aurait suffi de dire: Tu concevras. Quel besoin y avait-il de préciser lourdement : Dans ton sein ? Pour que la conception soit perçue comme une chose réelle, non comme une image. Pour que le mot naissance soit pris dans toute la force du terme, et ne soit pas dissout dans une figure. Comme d’un Dieu vrai un vrai Dieu est né, d’une vraie conception naîtrait la vérité d’un corps humain. Dans la naissance du Christ, l’injustice, mes frères, est enlevée au corps humain, non la nature; c’est la faute qui est condamnée, la créature n’est pas détruite. C’est donc une hérésie de prétendre mensongèrement que le Christ a assumé un corps aérien : il n’aurait pas eu de chair, et il aurait concerté une ruse en feignant d’être un homme.
Tu concevras dans ton sein, et tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Ce qui se dit en hébreu Jésus, en grec Sôtèr, se dit en latin Sauveur. C’est avec raison qu’a été sauvé tout ce qui appartenait à la vierge, puisqu’elle a engendré le Sauveur de tous.
Et tu l’appelleras du nom de Jésus, parce que dans ce nom, toute la majesté de la déité est adorée. Tous ceux qui demeurent dans le ciel, tous les habitants de la terre, tous ceux qui sont retenus dans les profondeurs de l’enfer, fléchissent le genou à l’audition de ce nom, et adorent le Sauveur. Ecoute l’apôtre qui dit : Pour qu’au nom de Jésus, tout genou fléchisse dans les cieux, sur terre, et dans les enfers. Ce nom qui a donné la vue aux aveugles, la vie aux morts. Toute la vertu de ce nom a mis en fuite la puissance du démon sur les corps qu’il possédait. Et si le nom est si grand, que ne doit pas être sa puissance ? Mais qui est donc celui qui est appelé de ce nom ? Que l’ange le dise ! Et il sera appelé fils du Très-Haut.
Vous voyez que ce que la vierge a conçu n’est pas un fœtus terrestre mais céleste. C’est la vierge qui a enfanté, mais c’est Dieu qui a accueilli le Fils. Donc celui qui discute de cette maternité à la façon d’un sophiste, ne fait qu’injurier un si grand Géniteur.
Lundi de la première semaine de l’Avent. Antienne du Magnificat.
Leva, Jerúsalem, óculos tuos, et vide poténtiam regis: ecce Salvátor venit sólvere te a vínculo
Lève, Jérusalem, les yeux, et vois la puissance du Roi : voici que le Sauveur vient te délivrer de tes liens.
Commentaires
En cette période d'Avent, je vous partage ici un très bel article de Louis Dalencourt :
https://legrandreveil.wordpress.com/2017/12/01/il-est-temps-dentrer-dans-larche/
Ne sachant ni le jour, ni l'heure, soyons toujours prêts au retour du Roi des rois.