Le parti communiste chinois a interdit aux agences de voyage de faire visiter le Vatican, ses musées et la basilique Saint-Pierre. Plusieurs agences ont confirmé à Radio Free Asia avoir reçu cette consigne, datée du 16 novembre. Le motif officiel en est que la Chine et le Vatican n’ont pas de relations diplomatiques. Sic.
Toute agence qui ferait de la publicité pour le Vatican dans ses brochures encourt une amende pouvant aller jusqu’à 300.000 yuans (plus de 39.000 €).
Publicité ou pas, tous les Chinois allant en Italie visitent Saint-Pierre de Rome et les musées du Vatican, et les agences de voyage ne voient pas comment il pourrait en être autrement.
On se pose donc la question du motif réel de cette interdiction. D’autant que mardi a été annoncée l’organisation d’une exposition simultanée aux musées du Vatican et au palais impérial de Pékin en mars prochain…
On suppose que c’est pour le gouvernement chinois une façon de faire pression sur le Vatican pour faire savoir que le Saint-Siège met trop de temps à accepter les conditions chinoises d’un accord.
Commentaires
La mentalité d'un Chinois, c'est déjà dur à cerner, mais celle d'un Chinois communiste, c'est mission impossible.
Ébauche d'un essai de compréhension.
La Chine est fondamentalement confucianiste et un peu taoïste ; pas shintoïste ni bouddhiste.
Le confucianisme comme le bouddhisme est un naturalisme immanentiste ou panthéiste. Rien ne lui est plus étranger (et incompréhensible) que la notion d'un dieu personnel. Quant à la Trinité c'est du chinois (ou de l’hébreu, si l'on préfère).
Le chinois est pragmatique et matérialiste.
Mais en outre le confucianisme se caractérise par le respect absolu de l'autorité (de l'empereur, du prince, du pater familias, ..) ; c’est un conservatisme social rigide voir totalitaire. C'est peut-être pour cela que le marxisme léninisme ou maoïste (matérialiste) s'est si bien implanté en Chine.
Étant de nature totalitaire, le confucianisme maoïste persécute les autres religions : le shintoïsme japonais, le bouddhisme tibétain, l'islamisme de ouïghours et bien sûr tous les christianismes, mais particulièrement le catholicisme car il est plus organisé et structuré. La Chine considère le Vatican comme une puissance étrangère intervenant dans les affaires intérieures de la Chine. Et dans une période où le régime tient par un renforcement du nationalisme, c'est absolument inacceptable.
Lévi.
Le culte de l'empereur, pardon, du président du parti doit s'imposer à tous. C'est pourquoi il y a lieu de remplacer les images du Christ par celles de xin zhao ping.
Critiquer le président du soviet suprême est une offense à dieu, un crime de lèse divinité méritant toujours la mort (après confession de ses erreurs).
Shimon.
Voir l'article déjà ancien (2014) de Thomas Eustache . « La Chine veut créer sa propre ''théologie chrétienne'' »
http://www.lefigaro.fr/international/2014/08/07/01003-20140807ARTFIG00205-la-chine-veut-creer-sa-propre-theologie-chretienne.php
voir aussi Camille Boullenois « Chine : pourquoi le christianisme a du succès dans les campagnes »
https://asialyst.com/fr/2016/09/07/chine-pourquoi-le-christianisme-a-du-succes-dans-les-campagnes/
L'Espérance eschatologique est un des attraits des christianismes. C'est elle qui donne un sens à la vie ici et maintenant, alors que tout matérialisme enferme dans un monde clos, sans perspective.
L'autre attrait est la prévalence de l'amour qui fonde la liberté. Il n'y a pas comme dans le confucianisme soumission ''religieuse'' à l'autorité.
Quelque peu héritier du bouddhisme, le confucianisme voit l'individu comme une partie du grand tout, d'où il émane et où il retourne. Son importance est relative. La société prévaut sur l'individu. Ne rejetant pas l'idée de réincarnation, la mort est insignifiante.
Par rapport à ces croyances ancestrales, les christianismes représentent un virage à 180°.
pour moi ils ont très bien fait quand on voit qui le dirige
D’accord pour votre appréciation de la "direction" vaticane, mais l'interdit ne fait qu'une chose : donner envie de le contourner pour affirmer son autonomie.