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Les Suédoises parlent français

Je découvre sur Fdesouche la réaction dépitée de l’"ambassadeur de Suède" au fait que les personnalités parisiennes invitées à l’inauguration d’un buste de Strindberg derrière l’église Saint-Sulpice ne se soient pas déplacées, alors que l’événement était largement salué par la presse suédoise et que le ministre de la Culture de Suède avait fait le déplacement.

Ce qui attire l’attention est que le compte Twitter « ambassadeur de Suède » est illustré par la photo d’une femme.

Je me suis dit d’abord que c’était simplement l’intitulé du compte Twitter officiel de l’ambassade.

Je suis donc allé voir sur le site de l’ambassade. Où il est bien spécifié que Veronika Wand-Danielsson est « ambassadeur » de Suède en France, alors qu’au Quai d’Orsay on l’appelle Madame l’ambassadrice (et que celle-ci ne se prive pas de rappeler qu’en français « madame l’ambassadrice » désigne la femme de l’ambassadeur).

Pourtant Dieu sait si le politiquement correct règne en Suède…

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Commentaires

  • C'est normal, si l'invitation était écrite en bon français, les invités n'ont pas dû comprendre qu'ils étaient invités. L'ambassadeur n'avait qu'à faire parcourir places et rues et inviter les passants et clodos à manger les petits fours.
    Et comment on nomme l'époux de Madame l'ambassadeur?
    « Monsieur l'époux de l'ambassadeur » si on applique les règles de l'Académie (ex-)Française. Cela n'a rien à voir avec le mariage pour tous.....
    Le Robert 2014 est politiquement "correct" puisqu'il met «Madame l’Ambassadeur » et « Madame l’Ambassadrice » en équivalence, en mentionnant néanmoins que le terme « ambassadrice » peut se référer également à l’« épouse d’un ambassadeur », mais que cette définition est vieillie.
    Larousse reste "suédois", c'est-à-dire français.

  • Amusant : les années 2007/2014/etc. sont écrites avec le zéro barré comme le 'O' barré typique des langages scandinaves (on utilisait jadis en informatique un zéro barré pour le différencier du 'O'). Et ce qui est encore plus amusant c'est que le 'O' barré n'est même pas suédois mais danois et norvégien...

  • Je présume que, si elle faisait un discours à la mairie de Paris en français, Hidalgo lui répondrait en anglais dans un anglais de merde à la French.
    Ah, les con.nes!!

  • C'est la Révolution bourgeoise, le code Napoléon et le stupide XIX° siècle qui ont brutalement cessé de féminiser les noms de métier. On disait au XVII° que Minerve était la ministre des Arts et Iris l'ambassadrice des dieux (c'est dans Boileau). On ne disait pas Madame le Roi pour Marie-Thérèse d'Autriche afin de la distinguer de Madame la Reine sa fille épouse de Louis XVI...

  • Je veux bien vous croire mais internet ne donne aucune référence à une "ambassadrice des dieux". Iris est partout "messagère des dieux". Donc c'était pour le moins exceptionnel et sans doute poétique...

    Et vous ne me ferez pas croire que Madame de La Fayette était l'auteure de La princesse de Clèves, sans se demander si elle était aussi professeure.

    En 1384, sainte Hedwige fut élue et sacrée roi de Pologne.

  • ce qui se passait en Pologne ne nous regarde pas, ni ce qui se passait en Hongrie (moriamur pro rege nostro Maria Theresia) la question est celle de la langue française qui est beaucoup plus souple qu'on le prétend; si à l'époque classique une présidente était la femme d'un président, la femme qui gouvernait un pays en était dite la gouvernante (et pas la gouverneure, ni le gouverneur) ce fut le titre des femmes auxquelles les Habsbourg donnaient le gouvernement des Pays Bas, ou celui que reçut Catherine de Médicis quand on ne voulut pas l'appeler régente

  • "La maréchale de Guebriant remplit les fonctions d'ambassadrice plénipotentiaire" (VOLTAIRE, Le Siècle de Louis XIV). À défaut de Boileau que je n'ai pas sous la main (et surtout pas le temps de relire).

    Auteure… Professeure… Refuserez-vous, mon cher Yves, de saluer la Prieure du couvent… ou la Supérieure ?
    Or ces dénominations ont été aussi des innovations (les mots latins prior, superior, n'ont pas de féminin) au M Age, qui n'avait pas peur de cela.
    Les innovations actuelles pour rattraper le blocage du stupide XIX° siècle ne sont pas toutes heureuses et ne subsisteront pas toutes (d'ailleurs DOCTORESSE et MAIRESSE sont en train de s'effacer… C'est cela l'usage, la grande loi ! Les élèves et leurs parents ont toujours dit - "Comment s'appelle ta prof " ? Et non pas - "Comment s'appelle ton professeur femme" ?)

  • Vous n'avez donc pas lu l'article auquel je renvoyais. Il est impossible de discuter dans ces conditions.

    Mais c'est assurément l'usage qui décide. Même si aujourd'hui c'est clairement l'idéologie.

  • Pardonnez-moi, je n'avais pas vu que c'était un commentaire à l'ambassadeur de Suède et non à l'article du Salon Beige, qui évoque la prieure et la supérieure (d'après un document de l'Académie française).

    On lit ici:
    https://books.google.fr/books?id=y11KAAAAcAAJ&pg=PA367&lpg=PA367&dq=mar%C3%A9chale+de+Guebriant+ambassadrice&source=bl&ots=kZzfpfd93I&sig=1Bj7ZHASPIwUHi8PgSbKB7duUSA&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjxkqyZ_LjXAhWRzaQKHWHKAQkQ6AEIUDAJ#v=onepage&q&f=false

    Ambassadrice, S. f., titre qu'on donne à la femme d'un ambassadeur. Ce titre a été aussi conféré une fois, par le roi, à une dame chargée ministériellement de négocier des intérêts politiques. (...) Madame la maréchale de Guébriant est la seule femme qui ait jamais eu le titre et fait les fonctions d'ambassadrice plénipotentiaire. Voltaire, Siècle de Louis XIV, (...) ÏI se dit quelquefois, par ironie, d'une femme employée pour un message quelconque, et spécialement pour un message d'amour. "II embrassa avec emportement la bienheureuse ambassadrice, et lui donna une chaîne d'or, qu'elle prit après quelque petite cérémonie." Scarron, Rom. corn. ch. 10.

    On ne peut pas dire que l'usage l'ait imposé...

    Et enfin, la Secrétairerie d'Etat du Saint-Siège nous apprend:

    ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE
    S. E. Mme Callista L. GINGRICH
    Ambassadeur Extraordinaire
    et Plénipotentiaire

  • Avant la Révolution, vous me le concédez, on disait AMBASSADRICE (Boileau, Louis XIV lui-même, et tutti…).
    Pourquoi a-t-on cessé après, sinon à cause de la Révolution bourgeoise et du Code Napoléon qui ont mis les femmes sous surveillance ?
    Contrairement aux Anglais et sans doute aux Suédois, les Français ont la chance d'avoir une langue qui différencie le plus possible les genres (et le réflexe s'en est conservé dans le peuple, - les portefaix que Malherbe donnait en exemple). Peu importe que ce soient des idiotes qui tentent maladroitement de réveiller ce génie. Dire l'ambassadrice, la prieure, la cheffe (attesté aussi au Moyen Age, et que j'ai toujours entendu dire par les employées de mon Prisunic), c'est renouer avec la vraie langue française, concrète, vivante, et non gourmée comme celle des chochottes de l'Académie (dont certaines, D.Sallenave, F. Delay, ont fait campagne pour le mariage homo où l'on ne sait plus qui est Monsieur et Madame)

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